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Publié par J.M DELATTE

Vers la grande désillusion ou vers une profonde mutation !

Loin d’être prédicateur, devin, il me semblera que ce SIA 2024, du fait de ses prémices houleuses qui nous ont montré une profonde colère de ses participants traditionnels, soit celui d’un rendez-vous manqué car il s’est transformé en « foirail » où la plupart des arpenteurs se sont mutés en porte-flingue ou petit porte-parole d’un monde qu’un grand nombre ne connaissaient pas ou peu !

Ils avaient, presque tous, leur bréviaire à la main et venaient conter aux paysans leur parabole. « En ce temps-là, les esclaves du seigneur ne pipaient mots ! Sous le joug des prévôts, ils cultivaient la terre quand leur épouse s’occupait d’élevage »…

En l’an 2024, beaucoup ne sont plus serfs – fort heureusement - mais alleutiers face à une caste de seigneur à l’appétit d’ogre !

J’exagère à peine car bon nombre de petites exploitations sont en grande difficulté financière car elles n’ont pas les moyens d’aller vers un modèle plus judicieux et plus juteux économiquement. Certains créés des « groupements » pour l’utilisation, en commun, d’un matériel de plus en plus sophistiqué et performant. Mais le foncier reste le foncier et la spéculation y est très importante.

Mettre des terres en commun ? « Vous n’y pensez pas, monsieur ! » À moins de convoler en justes noces entre gens de la grande fratrie agricole où la dot de la future épousée permettra d’éviter au patrimoine foncier acquis d’année en année de s’effriter et de revenir à une classe autre que la caste agricole ! Telle est la donne aujourd’hui tant et si bien qu’un jeune, non né avec une cuillère d’argent à la bouche, aura toutes les peines du monde pour satisfaire son désir d’être un agriculteur éleveur !

La colère du Président contredit une vérité difficile à entendre : « La grande famille agricole va accoucher de deux mondes : des géants devenus « agro coopérateurs » et des « exploitants exploités ».

L’Europe VEUT encore et davantage de champs libres pour signer des traités dans la mondialisation rampante. L’Allemagne a besoin de vendre ses bagnoles, la France a besoin de vendre ses vins, champagnes et spiritueux de luxe, l’Espagne, l’Italie leurs fruits et légumes…

Le maraichage à la française sera au musée vivant des « hortillonnages » !

« Adieu veau, vache, cochon, couvée », Jean de La Fontaine en parlait déjà !

Demain, la plus grande inquiétude résidera chez nos éleveurs. Nous, consommateurs – pas toujours sages – continueront à acheter un morceau de bœuf d’Argentine, un gigot d’agneau de Nouvelle-Zélande, du poulet d’Ukraine, du porc d’Allemagne… pour une seule et unique raison : Notre porte-monnaie !

Eux, en ont marre, d’être des « assistés », des « mendiants » !

Ils VEULENT VIVRE DE LEUR TRAVAIL !

Seuls, demain, les « mutants » en phase d’industrialisation dans l’agro-alimentaire céréalier et l’élevage intensif pourront, par leur profonde reconversion et pouvoir financier, vivre de revenus – non négligeables – de substitution en prenant l’option voulue dans la mise en place des énergies renouvelables que génèreront la méthanisation agricole, l’éolien, l’agrivoltaïsme. Une synergie entre production agricole et production d’énergie verte, vaste programme !

Je serai incapable de dire si des stands liés à ces nouvelles pratiques agricoles étaient présents !

En octobre 2023, la Seine et Marne comptait quelque 45 unités de méthanisation et la France en dénombrait quelque 1.400 sites dont 660 détenus par les agriculteurs !

Oui, je suis « pessimiste » pour une partie du monde agricole mais non défaitiste !  

Trop de « promesses » ont été jetées en l’air alors que beaucoup dépendent de l’UE !

Comme beaucoup de participants l’ont déclaré : « C’était la politique qui était au rendez-vous ! »

La suite du programme est chez le Président, chez ses conseillers, chez ses ministres et chez tous les beaux parleurs !

La campagne des élections européennes s’ouvre sous de mauvais hospices ! Il n’y aura JAMAIS de consensus « Allez, on oublie, un instant seulement, notre étiquette et nous nous battons, ensemble, pour notre pays » ! Nos petits exploitants méritent mieux que des vindictes politicardes !

Tête de liste du nouveau parti utopiste ? Moi, sans aucune prétention !

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