13 heures dans l’arène !

Placide février 2018

Déjà en 2018, l'accueil n'était pas enthousiaste mais chaud bouillant !

Confronté à la jacquerie paysanne de toute la France agricole, le Président a, malgré tout et sous protection d’une escouade de CRS avec boucliers, inauguré ce 60^ème salon de l’agriculture : « Je suis le Président » !

Je n’ai pas à commenter la mise en scène orchestrée lors des déambulations du toréro dans l’arène chauffée à blanc et sous les cris d’hostilités manifestés. Il aime le « face à face » car, provocateur, il montre sa pugnacité avec quelques écarts de langage quand la moutarde lui monte au nez !

Comme bien des gens de la terre, ulcérés depuis des lustres, interviewés par la presse, arrêtent de boire les paroles présidentielles - telles des paraboles messianiques écrites par les savants sachants du domaine agricole - ! Des actes Monsieur le Président ! Vous avez énoncé des mesures en fanfare, mais est ce que vos « spécialistes » suivront ? Des cafouillages sont toujours à redouter ! La preuve en a été donnée !

Le petit monde de la paysannerie vous attend encore une fois au virage ! Dit à Paris n’a pas la même signification à Bruxelles !

Je n’oublie pas votre groupie européen, un certain Pascal CANFIN, qui dans les arcanes bruxellois, est votre cheville ouvrière verte, votre vigie sur un chantier stratégique à l’aube des élections européennes 2024. Avec ce personnage, la plupart des traités seront acceptés sans aucune considération envers nos paysans telle l’importation du blé ukrainien qui écrasera notre propre production. Pour être commercialisable, nos céréaliers devront accepter de « s’aligner » sur le prix du quintal ukrainien ! Il risque d’en arriver de même au monde de nos éleveurs.

Monsieur le Président ose profiter de sa présence pour annoncer la couleur et dénoncer une « politisation » d’un syndicat agricole – et ceci me semble hors sujet – !

Mais qui fait de la politicaillerie ? VOUS, Monsieur MACRON ! Que vous vomissiez le Rassemblement National c’est votre droit le plus strict mais, en plein salon, je ne pense pas qu’il était utile de mettre encore un peu plus d’huile (de chez Lesieur ?) sur les braises de la colère.

Vous dénoncez des « bonnets jaunes » de la Coordination Rurale comme étant des suppôts de Madame LE PEN ! C’est une accusation qui porte atteinte à un mouvement syndicaliste qui n’est pas proche de vos aspirations ! Il est vrai que les prochaines élections dans les chambres d’agriculture sont dans moins d’un an ! Lors de cette future confrontation, seuls les deux syndicats arrivés en tête se verront attribuer davantage de subsides ! Vous avez déjà fait votre choix monsieur le Président !

Vos rodomontades d’une personne qui « n’est pas un lapin de six semaines » m’ont interpellé : « Vous avez des gens qui sont venus juste avec l'idée que je ne puisse pas entrer (NDLR une connerie !). C'est raté. Vous avez des gens qui sont là avec le projet politique de servir le RN (NDLR, une saillie à démontrer). L'agriculture française mérite mieux que de la mauvaise politique. Je vais vous dire, s'il n'y a pas d'Europe, il n'y a pas d'agriculture. C'est ça la vérité »

Bon, vous avez caressé la mascotte « oreillette » et non flatté sa croupe ! Bravo ! Vous avez tenu 13 heures dans une ambiance tonitruante, bravo ! Vous avez honni votre adversaire du moment, c’était hors lieu ! La diversité politique existe aussi dans le monde agricole !

C’était le 60^ème salon de l’agriculture Monsieur le Président et non un foirail politicard au milieu des bêtes !