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Publié par J.M DELATTE

Thierry la Fronde ou… La jacquerie du A64 !

Depuis plusieurs jours l’autoroute est prise en otage par une jacquerie que désigne tout soulèvement de la paysannerie. La révolte gronde dans le Sud-Ouest et menace de s’étendre dans l’ensemble des régions.

Il y a deux grands types d’agricultures en France : une agriculture intensive, productiviste (qualifiée à tort d’agriculture industrialisée) et une agriculture indépendante comme il y a deux groupements syndicaux qui représentent le monde de la paysannerie : La FNSEA avec JA qui est le plus puissant levier syndical (environ 250.000 affiliés) face à la Coordination rurale et la Confédération paysanne qui ne regroupent que quelques 30.000 membres.

Les clivages sont importants entre ces deux principaux groupes.

Je n’ai pas suffisamment de connaissances en la matière pour m’aventurer dans le commérage et l’approximation.

Je ne suis qu’un simple citoyen, un consommateur qui apprécie les produits de nos filières agricoles bien mises à mal par des règlements tatillons, des normes à la « con » (n’en déplaise à notre Sandrine nationale) qui paralysent l’attrait à ce monde spécifique en voie de disparition. « Les cul-terreux », les « bouseux », les « pécores » on s’en fout semble dire nos gouvernants : Un accord de libre-échange entre le Mercosur et l'Union européenne a été conclu le 28 juin 2019, mais il a été rejeté par la France, qui souligne les « risques environnementaux » qu'il implique. Un bien pâle argument aux vues des conséquences catastrophiques pour nos agriculteurs ! Sans unanimité, l'accord n'est pas entré en vigueur… Pour l’instant !

Une épée de Damoclès… Mon cher Arnaud !

Comment ne pas comprendre le profond malaise (et le mal vivre) de certaines professions tels que les « petits éleveurs », les « petits arboriculteurs », les « petits pêcheurs » qui travaillent durement pour un revenu agricole de misère ! Sachons qu’un peu moins de 50 % dégagent un revenu de 22.000 €/an… Un tiers vivent de leurs exploitations avec un revenu moyen de plus de 40.000 €/an et les autres ? Des clopinettes ! Je suis devenu un « buissonnier » de la politique – surtout politicienne – et ne cherche, en aucun cas, à opposer les « petits » et les « gros » dans leurs qualités et leurs défauts !

Merci à « l’industrie agro-alimentaire », à la « grande distribution » qui ne cherchent qu’à accroitre leur « marge », ainsi, l’inflation sur l’alimentaire a bondi de plus de 20 % depuis janvier 2022, avec des disparités selon les produits : les pâtes (+19,8%), les huiles (+19,1%), les viandes surgelées (+18,4%) et les farines (+16,2%) étant les plus touchées par cette vague inflationniste sans oublier l’œuf qui ne fait pas l’œuf avec un prix multiplié par 2 !

Entre janvier 2022 et janvier 2023, les tarifs des importations de matières premières alimentaires, hors coût de l'énergie, ont progressé de 4,5%, d'après l'Insee.

Dans le détail, ceux des céréales ont connu une hausse de 23,3% en douze mois, suivies de ceux des produits de la mer (+22,2%) et de ceux du sucre (+13,4%) sur la même période. 

Tout comme moi, vous sentez le « passage en caisse » ! Ce qui me fait encore plus râler (et je m’y connais !) c’est l’origine des produits ! Des fruits, des légumes qui viennent du bout du monde à des prix « attractifs » et ce malgré le coût des transports !

Nos serres, nos vergers, nos étables, nos poulaillers, vont se vider et être décimés car nos producteurs baissent de plus en plus les bras !

Oui la jacquerie, je la comprends !

Elle est encore « bon enfant » mais pour combien de temps encore ?

Nous avons, nous aussi, notre part de responsabilité dans ce marasme ! L’image imprimée de « Martine à la ferme », oublions là car les temps changent ! Peut-être devrions nous adapter notre mode alimentaire sans aller uniquement vers le « prix le plus bas » ! Ouvrons les yeux avant de mettre dans le panier !

Monsieur le premier ministre, la culture n’est pas que chez Rachida !

 

Bientôt l’approche du salon de l’Agriculture, du 24 février au 3 mars, prenez le taureau par les cornes monsieur le ministre !

C’est un salon, pas une arène !

Dernière minute : Je m'associe au deuil de cette famille d'agricultrice qui vient de perdre une personne engagée pour la défense de la profession. Sincères condoléances.

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