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Publié par J.M DELATTE

La PAC ou la TRINITE ?

Un tout petit résumé d’histoire pour comprendre le drame de certains paysans (je ne suis pas péjoratif en écrivant ce terme, simplement une nuance !) :

  • En 1957, la PAC (ou politique agricole commune) a vu le jour avec le traité de Rome. À l’origine, le but était donc surtout d’accroitre massivement la production de denrées alimentaires en Europe et en parallèle, les produits importés subissaient, eux, une taxe afin de les rendre moins compétitifs que les produits européens. Au fil du temps la PAC a évolué, d'une politique de soutien massive à des prix garantis, qui a conduit à des surplus de plus en plus ingérables, elle a basculé vers un système d'aides directes aux agriculteurs calculé en fonction du nombre d'hectares des exploitations ce qui a eu pour conséquence de favoriser les grandes structures, pénalisant ainsi les petits exploitants.
  • En 1992, les acteurs du monde agricole sont donc tenus de respecter des normes en matière de sécurité alimentaire, de biodiversité, de santé et de bien-être des animaux. Et voici le début des « emmerdes » : les circulaires idiotes, les injonctions obligatoires sinon « tu perds une partie de tes droits » ! Heureusement, Sandrine n’avait que 20 ans à l’époque…
  • En 2023, la nouvelle PAC (votée tous les 4 ans) promet une enveloppe de 387 milliards d’euros. Mais cette manne financière est de plus en plus difficile à obtenir pour les 10 millions d’exploitations agricoles.

Le décor a été planté, vous voici donc initié à l’objet du délire qui agite le monde agricole, la PAC et ses nombreuses incitations vertes et tueuses !

Aujourd’hui, nos quelque 450.000 agriculteurs français bénéficient quant à eux de plus de 9 milliards d’euros d’aides de la PAC par an, faisant ainsi de la France le principal bénéficiaire des aides agricoles européennes.

Je n’ai pas la prétention de connaitre le monde agricole mais voici bientôt 78 ans que je vis en milieu rural où l’agriculture plus intensive s’est installée face à une agriculture indépendante qui a quasiment disparue.

La plupart des petites exploitations ayant été reprises ou fusionnées.  

J’habite dans les riches terres du nord de la Brie, du Multien. Je suis allé en classe avec bon nombre de parents de certains exploitants d’aujourd’hui. Je pense, cependant, avoir une petite idée sur cette évolution de « Martine à la ferme ».

Les grandes exploitations, 250 ha et plus, sont cultivées principalement en céréales, betteraves, oléagineux, et une nouvelle technique de pointe mise en avant par l’attrait de la méthanisation et la gestion des CIVES. Bientôt viendront les panneaux solaires !

L’agriméthane et l’agrivoltaïque seront-elles les futures mamelles de la France agricole ? Ces nouvelles ressources constitueront une forme de « revenu complémentaire » aux praticiens.

Je n’ai pas de commentaires à faire sur le bienfondé, la participation ou non des agriculteurs de mon canton à cette grande jacquerie. Je ne suis membre d’aucune organisation, ni syndicale, ni politique, pour me permettre d’y ajouter mon grain de sel.

Ah qu’il est facile de mettre sur son mur ou sa page FB « J’aime les agriculteurs ».

Ah qu’il est facile de répondre aux sondages en marquant à presque 100 %, « Nous soutenons nos agricultrices, nos agriculteurs ».

Ah qu’il est facile de renverser sa tête sur son image de page !

Mais l’hypocrisie a ses limites quand on ne joint pas à l’émotion suscitée et totalement légitime l’action qui consiste à acheter des produits bien français issus de nos exploitations agricoles, de nos élevages, de nos vergers !

 

Je ne culpabilise personne car moi aussi il m’arrive d’acheter des bananes du Costa Rica ou de Colombie, des pommes de pays lointains, des légumes d’Espagne ou d’Italie, de la viande de provenance pas toujours indiquée avec certitude, du poulet PAC venu du Brésil ou de l’Ukraine car tout a été fait, chez les distributeurs alimentaires, pour nous dissimuler l’origine ! Il est plus simple d’indiquer « transformé en France » ! Rien de rassurant et rien dans l’assiette du producteur français !

Hélas le prix est le critère premier – et je le comprends – du choix de notre alimentation.

Nos paysans veulent vivre du produit de leur travail,

rémunéré à leur juste valeur !

Acceptons de prendre quelques centimes à notre charge pour qu’une rémunération honnête leur soit versée.

Exigeons de la grande surface un étiquetage clair indiquant l’origine des produits.

Boycottons les produits issus de filière qui ne respectent pas les règles sanitaires que l’on impose à nos paysans !

Il n’y a pas si longtemps : Madame BARDOT avait lancé, avec succès, le boycott du veau aux hormones !

La terre, la mer réclament des mesures de bon sens rapide !

Oui, je prends ma part sans militantisme exacerbé !

 

 

 

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