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Publié par J.M DELATTE

A trocy Le point

A trocy Le point

La terre bouge, le monde de la terre tremble, la plaque tectonique bruxelloise fracture la France agricole ! Tel est le constat que l’on peut faire aujourd’hui quand la plupart des activistes (sans être péjoratif !) de cette profession en voie de régression manifeste son profond mécontentement dans bien des pays européens. Outre Rhin, on déplace la grosse artillerie sur les routes et ce jusqu’à la porte de brandebourg à Berlin !

En France, on utilise sa clé de 16 pour montrer au pays qu’il marche « la tête à l’envers » en retournant les panneaux indicateurs de nos lieux d’habitation !

À chacun son mode d’action !

J’ai lu, avec beaucoup d’attention, l’interview parue dans « Le POINT », donnée par Arnaud ROUSSEAU, président de la FNSEA entre autres et Maire de TROCY EN MULTIEN, charmant petit village proche de chez moi.

Arnaud, je le connais depuis bien longtemps, tout comme son père, Jacques. Je ne vais pas porter sur la place publique nos parcours politiques et personnels.

Mais que dit Arnaud ? Je vais reprendre certains points développés en y apportant mon commentaire (et qui n’engagera que son auteur !).

Arnaud Rousseau : « L'échéance électorale à venir sera cruciale. Pour l'avenir du secteur agricole, d'abord : 30 % du budget de l'Union européenne est consacré à la Politique agricole commune (PAC.) Mais aussi pour le quotidien des Français, dans ce qu'il a de plus essentiel et intime : les prix des denrées alimentaires dépendent largement des politiques conduites à Bruxelles. La déclinaison agricole du Pacte vert européen, la stratégie « Farm to Fork » [de la ferme à la fourchette] prévoit une réduction de la production européenne de l'ordre de 15 %, confirmée par toutes les études d'impact, qu'elles émanent d'instituts indépendants ou de la Commission européenne elle-même ! Cette fameuse stratégie « de la ferme à la fourchette », qui menace concrètement la souveraineté alimentaire, affole tous les acteurs, écrasés de normes et d'injonctions « vertes » mettant en péril les productions futures, déjà impactées par les bouleversements climatiques. »

Je dois dire que les normes vertes imposées, les tracas administratifs au pays du papelard, la politique des lobbys de l’agro-alimentaire ne font que renforcer l’esprit contestataire du monde agricole. L’interdiction puis l’usage autorisé de certains produits de traitement nécessaires pour enrayer des maladies qui nous priveront, à terme, de récoltes sont bien mal compris. Il est vrai que les « standards environnementaux » ne sont pas les mêmes dans le cadre européen et extra européen (Ukraine en particulier) !

Arnaud Rousseau : « D’un côté, on contraint nos agriculteurs à produire moins, et de l’autre on importe plus de denrées alimentaires, produites dans des conditions qu’on interdit sur notre sol ».

On importe en masse des produits autres que les céréales telles les volailles ou les viandes porcines et bovines ! Un comble dans un pays où nos « petits éleveurs » grèvent la dalle alors qu’ils produisent des labels !

Arnaud Rousseau : « La technocratie bruxelloise est totalement déconnectée du réel.

Aujourd'hui, les grands leaders politiques n'ont plus aucune appétence pour les sujets agricoles et agroalimentaires. Je le vis au quotidien… Quelques jours avant le remaniement, on m'a demandé avec insistance les noms de personnalités susceptibles d'être intéressées par le ministère de l'Agriculture. Parce que ce ministère n'intéresse personne ! Nous allons voter au mois de juin, en France, pour élire 81 députés européens. Le budget de l'agriculture représente 30 % du budget de l'Union : c'est le plus gros morceau, il devrait attirer l'intérêt. Pas du tout !

Moins d’une dizaine d’eurodéputés français ont une connaissance minimale des questions agricoles. C’est terrible. »

Je n’ai nul conseil à donner à Arnaud mais je pense (et il ne m’en voudra pas pour ma franchise dérangeante…) que tu n’aurais pas été un « bon » ministre de l’Agriculture ! Pourquoi donc ? Je connais ton parcours émérite, ton intelligence, tes capacités au travail, mais tu n’es que le représentant d’une caste sociale : celle des céréaliers et betteraviers ! Tous tes « potes » du plateau du Multien, de la Goële, de la haute-brie, du valois limitrophe, auraient été tes affidés mais la France Agricole, celle dont tu viens, qui est aussi une force non négligeable regroupant un ensemble de petites exploitations (cultivateurs, éleveurs rassemblés pour assurer notre survie alimentaire) ne pouvaient pas vous suivre et adhérer à vos options, monsieur le Ministre !

Un ministre de l’Agriculture ne gère pas du « politique politicien » mais prend en charge l’ENSEMBLE du monde agricole sans favoritisme particulier ! Combattre les orientations bruxelloises, c’est une évidence !

C’est ainsi et un simple constat ! Je n’irai pas sur le terrain syndicaliste où deux organisations opposées politiquement donnent la parole à leurs adhérents. Quant à la connaissance des dossiers propres au domaine agricole, tu les maitrises aisément.  

Arnaud Rousseau : « En 2017, Emmanuel Macron promettait de « relever le défi de la souveraineté alimentaire » du pays. Six ans plus tard, les productions s'effondrent et la France n'a jamais été aussi dépendante de l'extérieur pour son alimentation. Qu'est-ce qui ne marche pas ? 

Les chiffres sont incontestables : tous les jours, nous devenons plus dépendants de l'extérieur en fruits, en légumes, en porc, en viande. Même en lait, nous ne serons plus autosuffisants d'ici à 2027. Les vins et spiritueux perdent des parts de marché.

Si vous ajoutez à ces tendances le facteur climat, l'équation conduit à un cocktail détonnant. Car, en parallèle, nos politiques publiques nous préparent toujours à une alimentation qui sera, structurellement, de plus en plus chère ! »

Il est certain que lorsque l’on achète des produits carnés issus d’une filière paysanne traditionnelle, des légumes et des fruits issus d’exploitation éco responsable, le prix à payer est lourd ! Sont-ce les producteurs qui font flamber l’addition ? Je ne le pense pas mais les magnats de « l’industrie agro-alimentaire », les distributeurs, les « donneurs de leçons », contribuent à cette mauvaise image du produit.

Quant au « bio boboland » je crois que là encore, le consommateur marche sur la tête !

Arnaud Rousseau :  Les objectifs en bio sont déconnectés des réalités du marché, et croire que le problème se réglera à coups d’argent public est de la pensée magique. Aujourd’hui, l'agriculture biologique est en plein marasme – les gens ne peuvent plus payer, et nous devons absolument soutenir les agriculteurs bio qui ne s'en sortent pas. 10 % de nos surfaces agricoles sont en bio. Or la planification écologique prévoit toujours que, en 2030, nous aurons atteint 25 % ! Mais de qui se moque-t-on ? La réalité, c'est que les gens achètent de l'entrée de gamme et des produits importés.

Cependant, Arnaud, et avec tout le respect que je te dois, il y a un point dont tu ne parles pas :

Les revenus de substitution (ou de compensation) que sont et seront les nouvelles ressources comme « l’agrivoltaïsme » et la « méthanisation ».

Un décret entrera en vigueur en 2024 pour couvrir un maximum d’espaces agricoles de panneaux solaires.

S’il est vrai que la « transition dite écologique » se doit de passer par le développement et la production d’électricité d’origine renouvelable, il n’en est pas moins significatif de veiller à la pérennité de notre alimentation !

Le solaire photovoltaïque doit être développé mais l’exécutif a renvoyé la patate chaude à un arrêté ministériel qui fixera une liste de « technologies éprouvées » réactualisée chaque année selon le « mode de culture ou d’élevage, du procédé technique photovoltaïque utilisé et de l’implantation géographique ». 

Pour chaque technologie éprouvée, le texte mentionnera le « taux de couverture permettant de garantir que la production agricole reste l’activité principale ». 

Mais, attention, dépasser un taux de 20 % de couverture des surfaces serait incompatible avec une production agricole durable parce qu’on constaterait dans ce cas une baisse moyenne des rendements agricoles d’au moins 25 %. Pour faire jeu égal avec nos 56 réacteurs nucléaires, il faudrait 200 000 ha de panneaux solaires !

Cependant, il y a une autre problématique : l’agrivoltaïsme peut aussi bouleverser les sociétés rurales.

Il y aurait déjà 1 million d’hectares pré contractualisés auprès d’agriculteurs par les sociétés photovoltaïques.

Question subsidiaire : À ce sujet, n’y a-t-il pas un projet photovoltaïque sur le territoire d’Échampeu à partir de la route des fermes en direction du « pont des vaches » ?

Ce n’est qu’une interrogation que tu peux mettre en réserve !

Si l’article du POINT vous intéresse, cliquez ICI  

Bon je vais arrêter mon charabia !

Tous mes voeux 2024 ! Tu auras, certainement dans les années futures, à délaisser ton grade de capitaine de réserve pour devenir le capitaine à part entière dans la destinée de la France Agricole.

Bien respectueusement à partager avec les tiens.

JMD

 

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