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Publié par Delatte JM

Chez nous ? C’est où ?

Cette question est récurrente depuis bien des années. Elle est le cancer qui ronge nos élus, nos politiques, nos consciences. Elle repose sur un « constat » visuel de notre quotidien quand nous nous déplaçons dans nos villes, nos villages, nos rues, nos magasins, nos transports en commun… Elle pose une question toute conne : « Que faites-vous de cette population qui envahit notre espace public ? » Le mot est lâché : « invasion » !

Qui d’entre vous n’a jamais entendu ces phrases prononcées à la bouche d’un de vos proches, amis, collègues, et même d’inconnus : « Il y a trop d’étrangers chez nous », « Aujourd’hui, on ne se sent plus chez nous comme avant ». Allons, soyons au moins franc avec nous-mêmes ! Ce parler, tout le monde l’a entendu, l’entend et quelques fois même prononcé !

Eh oui le sujet tabou est celui de l’immigration en général, contrôlée ou pas.

« On » (indéfini hélas !) a laissé ce vaste chantier au Front National qui, depuis des lustres, en a fait un véritable fonds de commerce lors de toutes les élections. Devons-nous nous en remettre à lui seul pour traiter le phénomène migratoire qui s’intensifie de jour en jour chez nos amis européens grecs et italiens et par ricochet chez nous ?

N O N, N O N et N O N ! C’est évident mais qui assumera le rôle ingrat d’une « sélection » (j’emploie le mot et l’assume pleinement) entre un véritable demandeur d’asile et un réfugié économique quelque peu attiré par tous les « avantages sociaux » de notre pays des merveilles ? Les flux migratoires incessants de la Méditerranée englobent les deux catégories ! Les salopards de passeurs ne font pas de différence à ce sujet ! Seul le business dans leur trafic immonde d’êtres humains compte !

Un dernier sondage IPSOS – LE POINT montre que 65 % d’entre nous déclarent qu’il y a trop d’étrangers chez nous. Sans commentaire ou du moins mille ! Le 12 juillet dernier, Edouard a présenté son plan « migrants » qui n’était ni une priorité, ni à l’ordre du jour lors des consultations électorales récentes chez les « gagnants par défaut » ! C’est un gros caillou dans la godasse du Président et de son Premier Ministre ! N’oublions pas que 100.000 ont sollicité le statut de réfugié dont 85.000 ont demandé le « droit d’asile » sur notre territoire en 2016 ! 31.000 d’entre eux se sont vus dans l’obligation de quitter notre territoire. Seuls 25.000 (dont 13.000 contraints) l’ont quitté !

La misère climatique, l’instabilité politique, la pauvreté, les guerres sont les principaux vecteurs et facteurs de cet immense exode vers un pays de Cocagne qui restera le pays de l’imaginaire et des désillusions ! Alors dire que nous sommes en-dessous de tout dans cet exercice d’accueil ne me parait pas refléter la situation, mon cher Edouard !

Depuis des années, tous les gouvernements (droite et gauche confondus) ont joué de l’ambivalence facile : « Fermeté et solidarité » ! Où se situeront les « limites acceptables » dans la solidarité et la fermeté ? La question est posée ! La réponse à apporter sera délicate !

La fermeté sera source de discorde entre les bienpensants, les philosophes, les humanistes en tout genre et les réalistes qui, avec une once de philosophie et d’humanisme ne vous en déplaise, demandent une application stricte du « droit d’asile ». Il y a une grande urgence à revoir les conditions d’attribution de ce droit ! La France traditionnelle terre d’asile ? Oui mais dans certaines limites et conditions. Des délais bien trop longs (plus de 14 mois !) font que bien des demandeurs quittent la « visibilité administrative » pour se réfugier dans une semi clandestinité en attendant le verdict ! En cas de verdict défavorable, les recalés devront / devraient être reconduits à la frontière ! Et hop, voici les « Unes » de certaines presses : « Mais vous n’y pensez pas ! C’est inhumain ! Ils ont subi les pires avanies, traversé bien des périls et vous voudriez les reconduire à la frontière… avant qu’ils ne reprennent le chemin de l’exil et refassent un périlleux parcours du combattant ! C’est dégueulasse ! » Alors que faire ? Traiter le problème en amont ? AVANT la fuite vers l’inconnu ? A la source ? On parlera d’ingérence ou d’esprit colonialiste ! Construire un mur pour renforcer nos frontières ? Les maçons (apprentis et confirmés) du Front voudraient s’y employer ! Un mur en carton-pâte ! Mais à laisser-faire, à fermer les yeux, c’est se condamner à subir cette forme d’invasion rampante que 65 % dénoncent ! Si vous arrivez à faire l’omelette sans casser d’œufs…. Bravo ! Eh bien, il faudra bien « se mouiller » sans pour autant se salir dans des eaux troubles et des sables mouvants !

La solidarité sera elle aussi source de discorde entre le monde des associatifs « au cœur gros comme ça » et les réalistes qui, ne vous en déplaise encore, ont du cœur et surtout de la raison ! Cœur et raison font-ils « bon ménage », le débat philosophique est ouvert ! Le grand élan de générosité allemand a trouvé et prouvé ses limites ! Les accueillir sans les subir ou les accueillir et les subir ? La question est posée ! L’accueil prend en compte des chiffres en fonction des moyens ! Un camping, un hôtel, ont des capacités d’accueil à ne pas dépasser à moins d’en accepter les risques ! Nos structures sont limitées ! Soyons pragmatique ! Le gouvernement va s’employer à créer 12.500 places d’hébergement en 2 ans. Le 12.501 sera reconduit ! Mais où construire car – désolé de le direces exilés affichent des exigences ! De la Chapelle, ils sont éparpillés vers des lieux réquisitionnés par l’autorité publique et la semaine d’après, ils se retrouvent à la Chapelle ! Calais, Grande Synthe redeviennent des lieux de retour à la case… départ ! Le temps du Carême est revenu ! Logé, nourri, blanchi, certains osent manifester leur humeur pour dénoncer (violemment parfois) leurs conditions déplorables ! Guère acceptable comme acte ! L’hospitalité donne-t-elle tous les droits ? NON !

Cette ambivalence demeurera hélas ! Et cette sensation d’invasion s’amplifiera !

Alors où est la solution pour traiter ce cancer et ses métastases d’une manière radicale mais sans être destructrice ? Qui l’a ? Le bon dosage entre solidarité réfléchie et fermeté raisonnée reste à trouver. Mais n’oublions pas que l’exilé se doit d’être raisonnable et ne pas chercher à exiger le tout pour rien ! Le droit d’asile donne aussi des devoirs !

Sachez que vous êtes nos « obligés » mais l’obligation n’est pas à sens unique !

Non, tout le monde naît (ou n’est) pas bon ! Tout le monde il est méchant ! Je crois que tout le monde a de gros efforts à faire.

Au premier chef, les « migrants » recueillis doivent, avant TOUT, ACCEPTER notre mode de vie profondément laïque sans chercher à nous « imposer » une culture, des us qui ne sont pas les nôtres. Vous n’arrivez pas en pays conquis ou à conquérir ! ACCEPTER également le jugement qui, soit leur donnera le droit d’asile, soit refusera leur établissement sur le territoire qu’ils quitteront sans délai (Oh ! Tu marches à côté de tes pompes !) ACCEPTER les lois de NOTRE république sans chercher à s’y soustraire.

En second, NOUS les « obligés », demandons à être consulté avant toute décision administrative qui nous impose une population dont nous ne souhaitions pas la présence car déjà présente. NOUS, les « obligés » demandons à ce que l’Etat de droit fasse appliquer la loi en matière de renvoi du territoire sans attendre que l’individu condamné s’évapore dans la clandestinité !

De la persuasion, de la pédagogie, il faudra en déployer ! L’ambivalence est à condamner ! On prend SES responsabilités, on les assume ! Si tous les « bobos » pouvaient mettre de côté leurs beaux discours pour prendre de belles résolutions et réaliser de beaux actes… Un moyen de sortir de l’impasse pourrait se profiler à l’horizon !

Tout ceci n’est que réflexion personnelle. L’écrit engage son auteur !

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