Rappelez-vous la tirade du candidat devenu président, c’était le 2 mai 2012, entre les deux-tours.
Cette anaphore de 3 minutes 21 nous avait quelque peu surpris. Ah, il y en a eu des « moi » ! Mais peu d’émoi après ! Je ne vais pas vous les redire !
Je ne retiens que la dernière, la quinzième (je n’ai pas dit quinzaine comme commerciale...) :
« Moi, Président de la République, j’essaierai d’avoir de la hauteur de vue pour fixer les grandes orientations, les grandes impulsions mais, en même temps, je ne m’occuperai pas de tout et j’aurai toujours le souci de proximité avec les Français » !
Pour prendre de la hauteur, il vous fallait monter sur le phare de l’île vierge (oui, c’est en France, dans le Finistère) car il est le plus haut de France. Un endroit idyllique pour annoncer vos grandes orientations. De plus, la « bonne Mère » vous aurait certainement apporté quelques lumières ! Eh bien, non, vous êtes resté prisonnier au fort de Brégançon et ce n’est pas du haut de ce piton (35 m) rocheux que vous pouviez avoir une grande vision. Vous l’aviez remarqué, Nicolas SARKOZY, du Cap Nègre, savait prendre - trop, c’est mon avis - de mesures qui souvent restaient sur la plage médiatique. Il agissait- en s’agitant quelquefois - ! Non, il ne s’agit pas de « hauteur » mais de courage ! Oui, le COURAGE !
Quand vous disiez « je ne m’occuperai pas de tout »... Alors là, la phrase était malheureuse : C’était, à l’époque, votre opposition face à l’hyper activisme de SARKOZY ! Entre s’occuper de tout et ne s’occuper de rien, il y a de la marge ! Les temps ont changé mais la crise s’est aggravée et, à ce stade, il eût été bon que vous fussiez sur le pont du navire ! C’est fini, la croisière ne s’amuse plus !
Ce soir, devrait être pour vous, Monsieur le Président, un grand jour ! Et ce n’est plus au « théâtre, ce soir » qu’il vous faudra jouer !
Vous allez jouer à « questions pour un Champion »...
Il vous faudra la pugnacité, la rage de vaincre, la sincérité de nous convaincre pour nous donner, enfin, un cap, comme celui de « Bonne-espérance ».
Dis Papa, c’est loin « Bonne-espérance » ? Oui, petit et nous ne l’atteindrons que dans quelques années ! Il te faudra ramer ! Attendons l’ordre du Capitaine pour le Cap à tenir !
En attendant le 20 heures, tu peux lire :
OCEANO VOX
Victor Hugo
Oh combien de marins, combien de capitaines
Qui sont partis joyeux pour des courses lointaines,
Dans ce morne horizon se sont évanouis !
Combien ont disparu, dure et triste fortune !
Dans une mer sans fond, par une nuit sans lune,
Sous l’aveugle océan à jamais enfouis !
Combien de patrons morts avec leurs équipages !
L’ouragan de leur vie a pris toutes les pages
Et d’un souffle il a tout dispersé sur les flots !
Nul ne saura leur fin dans l’abîme plongée.
Chaque vague en passant d’un butin s’est chargée :
L’une a saisi l’esquif, l’autre les matelots !
Nul ne sait votre sort, pauvres têtes perdues !
Vous roulez à travers les sombres étendues,
Heurtant de vos fronts morts des écueils inconnus.
Oh ! que de vieux parents, qui n’avaient plus qu’un rêve,
Sont morts en attendant tous les jours, sur la grève,
Ceux qui ne sont pas revenus !