Si j’étais candidat aux
élections municipales – ce que je n’exclus pas aujourd’hui – je tiendrais le discours sur la méthode suivant :
D’abord, et ceci est primordial, laisser de côté tout partisanisme car dans la ruralité, en particulier, l’équipe municipale se doit, avant tout, d’être respectueuse de la pensée de ses concitoyens qui ne sont pas les obligés de quelques « oligarques » ou « caciques » au champ de vision restreint. La mairie est la maison commune et non une officine ou une annexe de quelque parti que ce soit. Vouloir, comme certains le pensent, transformer cette élection purement locale en scrutin national relève d’une vision politicienne qui n’a pour but que de satisfaire un ego bien mal placé ou cassé du hollandisme sans nuance
Puis, vient la définition d’un programme qui ne doit en rien ressembler à un catalogue type club de vacances paradisiaque où les promesses de campagne seront bafouées par manque de réalisme et de clairvoyance économique. Il ne s’agit pas de promettre plus de transports collectifs, plus de logements sociaux ou pas, plus d’équipements sociaux, plus d’emplois de proximité, plus de loisirs organisés mais de proposer des solutions tangibles et rationnelles pour organiser le mieux-être de toutes et tous.
Enfin, il faut trouver et fonder une équipe municipale qui saura prendre à cœur les défis à surmonter, mettre en place et en pratique les hypothèses retenues et discutées. Fini les intermittents, les collectionneurs de titre qui brillent par leurs absences et qui bafouent le citoyen qui lui a apporté sa voix. La tâche sera d’autant plus difficile que la notion de parité s’impose dans les communes de plus de 1.000 habitants. Un véritable casse-tête à résoudre. Trouver les compétences, les disponibilités tant chez les femmes que chez les hommes ne sera pas de tout repos. Cette obligation de parité n’est pas obligatoire dans les communes de moins de 1.000 habitants où le suffrage reste majoritaire, plurinominal à 2 tours.
Il en sera fini du « panachage » dans les communes de 1.000 habitants et plus. L’élection se fera par liste bloquée et à la proportionnelle. Ce qui veut dire, qu’en cas de présence des deux listes, il n’y aura pas de second tour en général.
Autre point important, et cette nouveauté est intéressante : L’instauration du scrutin intercommunal qui désignera, au niveau de chaque liste, par un fléchage, les futurs délégués communautaires. Ils seront donc élus par le suffrage universel et non plus par petite cuisine entre amis.
Vouloir donc se présenter à l’élection municipale n’est pas si simple qu’on le pense. Vouloir participer activement à la vie de sa commune demande du charisme, de la volonté, et du temps pour se consacrer à cette nouvelle vie. Vouloir fonder une équipe soudée pour agir dans la transparence en abolissant toute notion de conflit d’intérêt n’est pas chose facile. Être disponible et à l’écoute de ses concitoyens – sans préjugé de personne – demandent également une bonne dose de « diplomatie ». Vouloir faire participer activement ses concitoyens à la vie de leur commune n’est pas chose gagnée tant les clivages sont nombreux.
Cette lettre ouverte s’adresse donc à toutes celles et tous ceux qui voudraient se lancer dans la gestion communale pour le « mieux – vivre » de ses concitoyens et non dans l’aventure à des fins égotistes strictement personnelles. Il est vrai qu’elle pourrait également s’appliquer à celui qui l’a rédigée au cas où l’altruisme prendrait le dessus et deviendrait une réalité non déguisée.