Vous ne comprenez pas
l’Allemand ? Je vous traduis le titre : « Le vaisseau fantôme » ! C’est clair et vous savez de qui je vais vous
parler.
Cela fait un an que le vaisseau France – pas le paquebot, fleuron énergivore de notre industrie décadente, qui devenu NORWAY avant d’être rebaptisé « The Blue Lady », gît en Inde à ALANG depuis 2007 pour y être dépecé – est pris dans la tempête financière du siècle. Il a été contraint – et quelque peu forcé – de mouiller dans la baie rose… Je cesse, séance tenante, toute digression avec l’œuvre de WAGNER ! Eh oui, celui que MELENCHON qualifiait de « capitaine de pédalo » subit de plein fouet la disgrâce de ses ouailles : « C’est Hollande le problème de la gauche » ! La messe est dite !
Je suis loin d’être « hollandiste » mais, sans pour autant lui donner un lot – même de consolation -, je pense qu’il faille apporter des nuances aux nuages noirs annonciateurs de l’orage et essayer de faire preuve – sans aucune complaisance d’ailleurs – d’un soupçon de lucidité, d’impartialité.
En simple citoyen que je suis, je n’ai jamais eu foi des promesses électorales de tout bord. Tout candidat, à moins d’être le candide candidat de l’échec garanti – électoral, j’entends – se doit, sans pour autant y croire, brosser le tableau de la chasse aux voix qui fera la différence ! Plus c’est « con », plus c’est bon ! Alors pourquoi manifester tant de rancœur ? Vous pensiez que l’élu normal de mai – bien grand mot pour soigner tant de maux accumulés depuis 30 ans - vous offrirait un séjour au « Club Med » ? Une paire de « Ray Ban » pour voir la vie en rose ? Des bons d’achat pour augmenter votre consommation et faire tourner ainsi notre industrie agro-alimentaire ? Une cure de thalassothérapie pour soigner votre stress accumulé ? Tout ceci n’était que « réalités déguisées » ! De la poudre de perlimpinpin ! Et aujourd’hui, déçus, cocus, vous constatez que la vie n’est pas rose ! Déjà vous le pensiez sous SARKOZY ! Et hop, d’un coup de baguette magique en mai – fait ce qui te plait - lui succède le magicien ! Fini la crise, fini l’austérité, à nous l’euphorie, et vive les vacances, la retraite à 60 ans, l’augmentation conséquente du salaire, et j’en passe et des meilleures !
La France, face à ses déficits chroniques, à son endettement croissant, à son manque de compétitivité, se devait d’avoir à sa tête un pragmatique austère. Pendant 30 ans nous avons vécu dans le confort (pas pour toutes et tous, j’en conviens aisément) et l’insouciance en reportant au lendemain ce qui aurait DU être fait le moment venu ! C’était tous les 7 ans, puis tous les 5 ans que l’homme providentiel vous promettait le redressement souple, indolore avec des catalogues de promesses intenables ! On a toujours fait le choix de la facilité : Il vous déplait, un grand coup de balai, et après ? Au suivant…
Oui, le capitaine du « vaisseau fantôme » est bien trop « prudent » - prudence est mère de sureté -, bien trop « timoré » - on veut un timonier -, bien trop « hésitant » - il faut savoir se mouiller et faire preuve d’autorité - ! Le choix fait – contre mauvaise fortune… Bon cœur dit-on – d’accroître la fiscalité (c’est facile, pas cher et sa rapporte gros) sans avoir voulu entreprendre la réforme en profondeur de notre système fiscal a eu bien plus d’effets pervers que d’aubaines ! L’absence du Président dans le grand débat de la proposition 31 qui n’a fait que cliver davantage notre société ! Le « combat » - perdu d’avance – avec notre partenaire qu’est l’Allemagne pour imposer plus de croissance s’est soldé par une parenthèse ouverte et vite refermée. Ce n’est pas ce que vous vouliez ? Et bien, moi non plus !
Quand j’entends certains de mes propres amis parler d’austérité, je ne peux que m’indigner. Regardez les Portugais, les Grecs… chez qui vous passiez vos vacances ! Ils pleurent ! Ils souffrent ! Je ne voudrais pas tomber dans cette austérité privative de toute forme de croissance. Mais je crois qu’il serait grand temps d’ouvrir les yeux et fermer ses oreilles à tous les donneurs de leçon (qui ne prêchent que pour leur propre camp, leurs prébendes d’hier à retrouver).
Hier, vous jouiez le « bashing SARKOZY », aujourd’hui le « bashing HOLLANDE » et DEMAIN ? On inverse l’ordre du bashing ou l’aventure, c’est l’aventure ? Qui fera mieux dans le moins pire ?
Il est évident qu’à l’aube de cette deuxième année (la première étant faite pour apprendre la réalité pleine gueule… Une déferlante !), il faudrait un véritable amiral respecté, un « timonier » de choc et surtout un équipage (réduit à l’essentiel) mobilisé qui ne cherche pas, comme aujourd’hui, à embarquer dans les canots de survie !
Sans rose et sans épine ! C’est tellement commun pour ne pas dire normal !
Pensez donc à G. CLEMENCEAU quand il disait : « Il faut savoir ce que l'on veut. Quand on le sait, il faut avoir le courage de le dire ; quand on le dit, il faut avoir le courage de le faire. »