Je n’ai jamais renoncé à essayer de comprendre ce qui pouvait motiver l’humain dans sa recherche de vérité sur un sujet de société.
Je dois l’avouer, je me traine lamentablement dans les dédales des entrailles de la couche terrestre sans fil d’Ariane, sans tête chercheuse télécommandée, pour espérer avoir une vision objective sur un sujet sociétal profondément clivant que sont le pétrole et le gaz de schiste. Je ne me cantonnerai qu’à notre territoire (Brie, Multien) sans pour autant ignorer que cette région du Bassin Parisien n’est pas la seule « impactée » par ces « recherches ».
Alors, je me suis mis à remonter aux sources.
Par un arrêté du 4 septembre 2009, un permis exclusif de RECHERCHES (et non d’exploitation) de mines d’hydrocarbures LIQUIDES ou GAZEUX, dit « permis de Château-Thierry », a été accordé à la société TOREADOR ENERGY France pour une durée de 5 ans à compter de la date de publication au JORF. Cette publication est parue le 24 octobre 2009. L’échéance de cette autorisation prendrait fin le 24 octobre 2014. Qui était donc aux commandes du Ministère de l’époque ? Un certain J.L BORLOO et une certaine Chantal JOUANNO en était la secrétaire d’état chargée de l’écologie… Tous ces angelots n’ont pas vu poindre le cheval de Troie qui se cachait derrière ces termes vagues de la recherche d’hydrocarbures liquides ou gazeux… La fracturation hydraulique ! On ne pensait, à l’époque – sans en avoir une certitude – qu’il ne s’agissait que de travaux de géophysique où l’on crée des ondes dans le sous-sol qui se réfléchissent sur les diverses couches géologiques et de carottages.
2010… Après avoir autorisé l'exploitation du gaz de schiste en 2010, par le gouvernement FILLON, on commence à s’émouvoir dans la majorité verte ! Les rois du pétrole osent parler de technique de fracturation de la roche mère à de grande profondeur pour relancer la recherche en hydrocarbures NON CONVENTIONNELS ! C’est le « Haro », le sauve qui peut général, les mensonges et déclarations en tout genre !
2011… Le petit peuple s’en mêle ! Même un peu trop au regard de nos politiques qui n’ont pas vu venir le SS20 ! Des déclarations à l’emporte pièce comme celle d’un certain MONTEBOURG : « La fausse bonne idée »…
Juillet 2011, la loi JACOB (JORF 2011-835) met un terme (ou une parenthèse) à l’exploitation par la fracturation hydraulique. La loi promulguée le 13 juillet 2011 par Nicolas Sarkozy, alors président de la République, n'interdit en rien l'exploitation des hydrocarbures dits non conventionnels, mais le seul usage de la technique de fracturation hydraulique.
2012… 2013… Les « lobbys opposants » deviennent de plus en plus nombreux ! Aucun débat de fond n’est envisageable entre chercheurs, ingénieurs, spécialistes miniers... Les arguments des uns deviennent les armes des autres ! Lire, au JORF du 22 mars 2012, (ATTENTION CHARGEMENT LOURD) le rapport final de la mission sur les gaz et huiles de schiste. Très instructif, excellente lecture sur un transat à Paris-plage ou ailleurs ! C’est la guerre sur tous les fronts : Aux quatre coins cardinaux, ça canarde !
Mais, pendant ces temps d’empoignades, beaucoup plus subtilement (malicieusement est à préférer) les grands juristes des pétroliers s’emploient à interpréter la loi comme de bons juristes le feraient !
Aujourd’hui, les « sages » ont été saisis par le Conseil d’État d’une question prioritaire de constitutionnalité (QPC) qui conteste la Loi JACOB.
Il est à noter que si la loi du 13 juillet 2011 interdit la fracturation hydraulique pour extraire les gaz de schiste, tous les permis de recherche de ce gaz n’auraient pas été annulés. C'est le cas notamment pour trois sites en région parisienne, sur les zones de Nogent-sur-Seine, Leudon-en-Brie et Château-Thierry (tiens, tiens, tiens... Une « omission » ou une « négligence » !