Que les gros salaires lèvent le doigt !
Il y a 29 ans, Denys GRANIER-DEFERRE portait à l’écran ce film dramatique avec pour acteurs principaux (je ne vous les citerai pas tous !) Jean POIRET, Michel PICCOLI, Daniel AUTEUIL…
Le synopsis pouvait s’écrire sous cette forme : Le patron d’un cabinet d’Assurances invite, pour un week-end, tous ses employés dans sa maison de campagne. Mais, derrière à ce qui semble être une récompense, le patron cynique cherche avant tout à déterminer lesquels de ses cadres il devra licencier afin de préserver son entreprise.
En 2011, ce n’est plus le même décor. Il s’agit de l’avenir d’une entreprise industrielle de labeur qui devra, avant la fin du mois, présenter un nième plan social pour continuer son activité. Je ne pense pas que la direction générale de circle Printer’s ait suivi ce même scénario en invitant l’ensemble du personnel au pays des pyramides !
Alors qu’en est-il aujourd’hui ? Un « choix cornélien » doit se faire avant la fin du mois : Soit « l’acceptation » pure et simple d’un projet de restructuration déposé par la Direction, soit la clé sous la porte. L’alternative est simple mais est-elle pérenne pour les prochaines années ?
Je ne connais pas suffisamment les réelles données de la situation financière de l’entreprise. Je n'en ai que des « échos » avec ceux qui y travaillent simplement. Il m’est donc délicat de me faire une « idée » objective au-travers des propos recueillis. Je ne citerai que quelques réflexions : « Pourquoi devrions-nous abandonner nos « acquits sociaux » ? Pourquoi accepterions-nous, ouvriers, une baisse importante de notre pouvoir d’achat alors qu’il y a bien des cadres qui pourraient faire un sacrifice ? Pourquoi accepter ces mesures qui ne seront pas pérennes ? Quel sera notre sort si l’entreprise n’y arrive pas ? »
Sur ces points, il me semble que la notion de justice sociale est prépondérante. Si un « effort » doit être consenti, il se doit de l’être par tous ! Alors que les « gros salaires lèvent le doigt » et surtout pas le majeur !
Depuis bien des années, depuis le premier plan social, je me suis posé cette question : Pourquoi l’ensemble des salariés - je dis bien l’ensemble - n’a-t-il pas pensé à « opter » pour la création d’une S.C.O.P ? Je croyais – peut être me trompais-je à l’époque – qu’il était simple de prendre son destin en main et l’assumer. L’aide des Collectivités territoriales aurait pu être sollicitée et acquise – du moins je le pensais -. Il s’agissait d’un plan ambitieux pour conserver et développer SON PROPRE OUTIL de travail. Des exemples, en la matière, il y en a eu.
Si cette véritable catastrophe économique devait se réaliser, l’impact sur notre territoire cantonal sera très important. Que deviendront tous ces salariés ? Que deviendra l’ensemble du patrimoine immobilier ? Ira-t-on vers une friche industrielle ?
« CREER, c’est aussi donner une forme à son destin… » (A. CAMUS – le mythe de Sisyphe)