Le sort en est jeté : La pyramide restera la pyramide.
Lors de son dernier conseil communautaire de ce vendredi 4 novembre, la majorité des délégué(e)s s’est prononcée pour le rachat de ce symbole cantonal.
Je ne vais pas « profiter » de la colère des « indigné(e)s », comme effet d’aubaine, pour me lancer dans des diatribes politico-financières. Je ne vais pas commenter les positions défendues par les uns ou les autres. Je respecte. Je ne vais pas jouer les faux-culs. J’ai essayé de couvrir ce drame social d’une façon objective sans chercher l’effet « trash » qui ne se nourrit que de ragots ou racontars.
Je suis pragmatique et vais essayer de faire le point sur ce dossier qui m’a tant tenu en haleine. Sera-ce la conclusion ?
D’abord, il y avait deux aspects antagonistes : Un côté profondément social et un côté sociétal (ou l’analyse économique et sociale se mêlent).
Sans revenir sur le « vécu des « indigné(e)s » - je pense l’avoir largement commenté- je vais m’intéresser au « sociétal » : L’affaire de la Pyramide n’a jamais été une « petite affaire » du simple fait que cet ensemble immobilier appartenant au groupe Circle Printer’s entrait, de droit, dans le giron du liquidateur. Elle s’invitait de fait dans l’offre globale. Que ce fût la « SEGO » ou « H2D », la reprise du site de production excluait l’intégration de cette pyramide. La priorité du repreneur avait été l’outil de production avec une reprise « partielle » de l’effectif existant. Mais la pyramide était toujours là !
Alors que faire de cette pyramide et de son terrain adjacent ? La laisser se dégrader au fil du temps (bien que construite avec des matériaux nobles, elle n’aura jamais la pérennité du modèle égyptien…) ? Imaginez le coût de sa dépollution ! Ou, lui redonner une seconde vie (comme pour les Pharaons de l’époque…) ?
Il y avait donc un choix à faire. Un choix également antagoniste puisqu’il se voulait et social et sociétal. Il avait été dit, écrit depuis le mois de février (lors de la mise en redressement judiciaire) que la Communauté de Communes pourrait envisager le rachat de la pyramide. Dès cet instant, la « bataille » de la pyramide commençait ! « Elle est à nous », « elle est à eux »… (Liquidateur en particulier). Elle était devenue une « monnaie d’échange »… « Je te la donne si… » Les enchères ont donc montées, la mayonnaise était prise ! Une grande cristallisation s’est opérée sur la finalité de ce rachat qui avait pour intention première de « reverser », par le biais d’un organisme que sont les A.G.S, une quote-part de l’achat aux licencié(e)s sous la forme d’une « indemnité supra-légale ». De mon avis, et ce propos n’engage que moi, la notion de partage unique n’était pas du ressort de la Communauté de Communes. Comment peut-on « imposer » à un organisme un partage exclusif ? Un exemple tout simple : «Je demande à un marchand de biens d’acheter ma maison et lui impose une clause de revente à une seule et unique personne que je lui ai désignée » ! Vous croyez qu’il l’acceptera ? Essayez donc !
L’intention seconde, si je puis m’exprimer ainsi, revêtait un aspect économique à moyen terme : Nous achetons cette pyramide et nous la valorisons. Même si ce joyau d’un temps écoulé coûtera en remise en état (stores intérieurs à revoir, nettoyage des vitres extérieures, quelques révisions de menuiserie, de plomberie, d’électricité…), en remise en conformité au cas où cet ensemble devrait accueillir du public (Médiathèque éventuellement depuis le temps que j’en parle…), en entretien courant (chauffage, ménage, entretien extérieur…), en réaménagement de plateaux de bureaux, une somme non négligeable, il valait, peut-être mieux, franchir le pas pour conserver à ce canton oublié un pôle d’attraction et de compétitivité : Une pyramide au milieu d’un désert est comme un phare au milieu de la mer.
En vous côtoyant, j’ai beaucoup appris sur la dignité, la vôtre. Il arrive qu’il faille, à un moment donné, faire un point lorsque l’on se trouve au croisement du passé et de l’avenir. Votre avenir n’est peut être plus graphique mais ne vivons pas dans le passé !
Les faits sont consommés, l’histoire tournera sa page. Il n’y a ni vainqueur, ni vaincu dans ce conflit qui n’a jamais été de votre fait.
En guise de conclusion, je me permettrai de dire que la législation est assez mal foutue : Un groupe financier européen se dépèce d’un membre en France pour s’offrir une virginité en investissant en Allemagne. C’est une absurdité, c’est encore une fois la preuve de notre laxisme face au démantèlement de l’outil industriel français.
Maintenant, comme vous, je regarderai, avec toujours la même pugnacité, le devenir de cette pyramide qui a fait couler beaucoup d’encre, et qui a mobiliser bien des énergies.
Une page se tourne. Essayons de voir maintenant l’avenir !
« Du haut de cette pyramide… » Vous connaissez la suite !