En ce 10 mai 1981, j’avais l’œil braqué sur le futur visage du Président de la République. Il était 20 heures et l’image du Président apparaissait petit à petit. C’était bien François MITTERRAND qui devenait le 21ème Président de la République. Le choc des photos et le poids des maux pour le militant tumultueux que j’étais à cette époque ! J’étais un « inconditionnel » de Jacques CHIRAC jusqu’à l’entre deux tours ! Puis, miracle, j’ai commencé à ouvrir les yeux quand l’homme de la troisième position a marqué une grande ambigüité sur le soutien à apporter à GISCARD ! J’étais cocu comme la plupart de celles et ceux qui avaient mené, à mes côtés, une campagne d’enfer face à la « force tranquille » (bien grand mot à l’époque… Nous en étions presqu’arrivés à l’affrontement physique… Il fallait être con, avec le recul !). Depuis ce jour de liesse pour les vainqueurs, j’ai mis mon esprit militant au placard. Merci, Monsieur MITTERRAND !
Les mois, les années passèrent et je regardais, plus ou moins amusé, l’évolution de la « mitterrandie ». De la « facilité » (les 39 heures, la 5ème semaine de congés, l’augmentation du SMIC, des allocations familiales…) on est passé à l’austérité et aux dévaluations successives de notre monnaie (1981, 1982, 1983, 1986). Des « 110 propositions » de l’époque, combien ont-elles vue le jour ? Il avait « tué » le Parti Communiste, ça c’est un constat ! Il avait été élu par le rassemblement des forces de gauche. Puis, le monarque a fait le vide. Seul lui comptait !
Et pendant ce règne entrecoupé de cohabitation, citerai-je des points pas toujours négatifs : L’abolition de la peine de mort, le blocage des prix en période difficile, et surtout l’Européen convaincu qu’il était.
J’ai appris à respecter l’Homme durant ces trente ans, à écouter les uns et les autres, à faire la synthèse. Contrairement à Pierre BERGE, je ne dirai pas que « depuis la guerre, il y eu deux grands présidents : le général de GAULLE et François MITTERRAND ». Le premier, de part sa stature, son intégrité irréprochable de la fonction présidentielle, n’a rien de comparable avec le second. Oui, je suis resté dans l’esprit gaulliste même s’il n’a pas toujours été compris.
30 ans après, le parti socialiste recherche, désespérément, un « successeur » ayant l’esprit, l’envie de vaincre de François MITTERRAND. Ils sont légion à se prévaloir de la mitterrandie… C’était en 1981, les temps ne sont plus les-mêmes. La politique a bien évolué. Alors qui pourra réincarner celui qui a donné la première victoire de la gauche à l’élection présidentielle en 2012 ?
Les « jeux » ne sont pas faits pour autant.