Dans le cadre de la fête de printemps, la ville avait invité « l’agrivoltaïsme par nature » à cette manifestation populaire qui regroupait des producteurs locaux. Aucune mention de la municipalité pour préciser qu’une « permanence publique » se tiendrait ce jour-là ! Pourquoi cette « omission » alors que ce type d’implantation de projet doit recueillir l’assentiment partagé du public ?
J’ai pris connaissance de cette venue du futur investisseur du parc solaire du Montoir par le message téléphonique reçu du chef de projet, monsieur Louis LEBRUN, spécialiste de l’agrivoltaïsme qui m’invitait à participer à cette permanence d’ailleurs désertée par les membres du conseil municipal !
Sur la magnifique plaquette éditée, j’ai pu lire que la « concertation locale » englobait une collaboration avec les collectivités territoriales et les citoyens !
Je me suis particulièrement exprimé, à titre personnel, sur ce projet mis en chantier lors d’un conseil en date du 15 décembre 2022 dont je rappelle l’extrait de la délibération n° 67-2022 : Avis sur le projet de centrale photovoltaïque dit « Le Montoir » porté par la société SUNVEST, sur le territoire communal :
« Au vu de l’ensemble des éléments présentés, il est proposé au Conseil municipal :
- D’émettre un avis relatif au projet photovoltaïque porté par la société SUNVEST et au lancement des études de faisabilité :
- D’émettre un avis relatif aux démarches visant à aménager le document d’urbanisme sur la zone du projet en vue de son classement en Npv (Naturelle photovoltaïque)
- De se prononcer sur l’octroi de pouvoir conféré à Monsieur le Maire, pour signer l’ensemble des documents nécessaires à la construction, à l’exploitation et au démantèlement du parc photovoltaïque, notamment les promesses et actes de bail relatifs à la parcelle cadastrée ZN n°59, de constitution de servitudes et autres conventions d’occupation et d’utilisation du domaine communal.
La délibération est mise aux voix et est adoptée à la majorité avec 4 abstentions (M. Bertrand GIRAUDEAU et Mme Cindy MOUSSI-LE GUILLOU – Mme Brigitte DA SILVA et M. Jean-Michel LEMSEN).
M. le Maire précise que les études de faisabilité vont pouvoir être lancées.
Et c’est le silence radio jusqu’au conseil du 4 avril 2024 qui entérine la délibération n° 19-2024 : Bilan de la consultation et validation des ZAER :
« M. le Maire laisse la parole à M. Pierre COURTIER qui rappelle au conseil municipal que l’article 15 de la loi n° 2023-175 du 10 mars 2023 relative à l'accélération de la production d'énergies renouvelables permettra aux communes de proposer des Zones d'Accélération pour le développement de la production d’énergies renouvelables (ZAER).
Conformément à la délibération n°09-2024 du 29 février 2024 fixant les modalités de la consultation,
M. Pierre COURTIER présente le bilan de cette concertation (joint en annexe 4) :
• Aucune personne n’a consigné d’observations sur le registre,
• Dix personnes étaient présentes à la réunion publique du 12 mars,
NDLR : En comptant les membres du conseil municipal, nous étions 6 « civilisés »
• Une contribution a été reçue par mail. (la mienne ?)
M. Pierre COURTIER précise que la seule différence avec la cartographie présentée au précédent conseil est l’ajout de la cartographie des parkings pouvant potentiellement accueillir des ombrières.
Cette délibération est adoptée à l’unanimité des membres présents et représentés"
Le 13 mars, j’ai transmis ce post à monsieur le Maire pour info pour donner suite à cette réunion sans publique : (extraits) - Aucune réponse !
2 – « agrivoltaïsme » qui consiste à produire de l’énergie photovoltaïque sur des parcelles à vocation agricole. La loi APER (art.L.314 alinéa 36.1 du code de l’énergie) encadre cette nouvelle forme de production qui ne peut pas remplacer la production agricole pure en matière de « souveraineté alimentaire ». Qu’un agriculteur cherche à se diversifier dans un monde paysan en pleine crise et mutation, je pense le comprendre mais encore faut-il en préciser les contours (sans tours de cons !)
C’était mon sujet principal de préoccupation et j’avoue honnêtement que les réponses fournies n’ont pas dissipé mes attentes.
Loin d’émettre une critique envers celui qui a pris le temps de montrer qu’il « n’était pas en mesure d’entrer dans des détails techniques et tactiques » comme : Quelle surface impactée par les panneaux ? Une partie ? La totalité des 58 Ha dont l’investisseur SUNVEST France semble avoir privilégié les lieux lors de son offre communale ? Combien de panneaux à poser ? Sur étrier bas ? Sur support en hauteur pour permettre une forme d’agriculture ? Pour quel rendement en KWH ? Quelles seront les retombées financières pour la commune, pour les propriétaires des terres ? Pour quelle durée d’exploitation ? Quelles activités agricoles maintenues ? Quel type d’élevage préconisé ? Intensif ?
Toutes ces questions resteront en suspend !
Il est regrettable que « l’investisseur promu » n’ait pas daigné venir présenter SON PROJET !
Quant aux autres formes de production d’énergie verte, je reste très réservé sur les développements de la « biomasse » (bio ?) et ses réseaux complexes à installer, tout comme la production en géothermie collective.
Je vais être « loyal » envers moi-même comme envers les autres : Cette réunion aurait dû être remplacée par une « enquête publique » avec la nomination d’un commissaire enquêteur et la possibilité d’émettre des remarques via un support numérique. Le temps de réflexion aurait demandé davantage de plage que 8 petits jours !
…/… En conclusion : Je ne suis pas contre le fait de rechercher sur notre territoire des solutions pérennes pour produire de l’énergie verte mais un consensus devrait s’imposer entre « cadre financier » et « cadre paysager » !
Je n’ai nulle envie de voir mon paysage rural basculer dans une sorte de Far West avec pleins de mamelons verts qui méthanisent, pleins de panneaux noirs qui captent et recouvrent nos terres, pleins d’éoliennes qui brassent du vent…
Je ne souhaite pas que le cadre bucolique du Pays de l’Ourcq devienne un mât de cocagne où l’or vert serait le « Graal » de quelques chevaliers spécialistes des tables rondes ! »
J’ai longuement discuté avec monsieur LEBRUN (il aurait mieux valu qu’il se prénomme LEVERT !) qui, sans aucun détours, a répondu à mes interrogations et fourni bien des précisions. Nul n’est prophète en son pays et s’interroger permet de corriger quelques excès !
Le tableau du planning est très parlant.
Si tout va bien en Pays de l’Ourcq, 350 brebis (j’avais mis moutons, sexiste ?) pourront paître dans cet espace clos de 58 ha.
Monsieur CRUZ, reconverti à l’élevage, locataire des lieux, pourrait nous fabriquer des spécialités fromagères labellisées « pur produit briard » ! Le « Lou Lizéen », « l’EtorBrie » ! Production française garantie !
La mise en service de ce parc est à l’horizon2027, soit hors mandature actuelle.
La production pourrait atteindre 49.000.000 KWh, soit un volume d’énergie verte équivalente à la production pour 10.000 foyers. J’étais très généreux dans mes estimations !
Maintenant, je vais attendre la suite et l’enquête publique, fin 2024.
Encore merci à monsieur LEBRUN pour son accueil et ses informations complémentaires.