Je crois que le devenir de l’artisanat est mis en point berne ! Que ce soit le boucher, le charcutier, le boulanger, le marchand de quatre saisons, le p’tit resto… l’heure du moral à zéro a sonné et prend le dessus !
Comment de tels commerces de proximité pourront-ils espérer survivre quand une majorité des consommateurs marquent LEUR préférence (induite) pour la grande distribution (bien évidemment qu’il la cache cette préférence… Si ça se savait, que dirait on…) et ses produits « phares » (attention à l’éblouissement…) !
Quand vous les rencontrez dans la rue, ils sont les premiers à vous dire que le « petit commerce, celui de proximité, c’est l’élément clé de la survie d’un centre-ville, c’est le lien générationnel de la vie des habitants dans une ville, un village » ! Ce fut le thème majeur des concourants aux élections communales…
Mais, en ces temps de disette et d’incertitude, il est plus facile de faire fi de sa morale et d’aller s’approvisionner dans les supermarchés où le prix est l’élément principal pour l’achat !
Le consommateur joue du caddy entre les piles de produits amassés jusque dans les allées au détriment de la sécurité mais qui viendra contrôler ? Personne ! Il en est de même de la qualité des produits à la vente… où l’on manipule et l’on remet sous emballage, des produits « frais » dans des lieux pas toujours adaptés à cette pratique (on emmerdera plus facilement un restaurateur, un boucher, un boulanger pour le respect scrupuleux des règles d’hygiène à appliquer… et on fermera les yeux sur les us et coutumes de certaines enseignes !)
L’affiche est certes aguichante, du genre vous en mettez 3 dans votre chariot, vous n’en payerez que 2… Bravo ! Un bonus sur votre carte fidélité !
Mais qu’en est-il de la qualité ? Vous n’êtes pas des spécialistes de la chimie, je ne le suis pas non plus, mais je prends un certain temps à décoder les compositions ! Je n’ai jamais tant appris la chimie qu’en lisant les étiquettes ! Que de substances pesantes pour notre santé, surtout les sucres et tous ces machins en E.. !
J’ai une mauvaise intuition… Les pouvoirs publics semblent s’orienter vers la fin dictée du commerce artisanal au profit des GMS !
L’artisanat appelle souvent « à l’aide » car les hausses de matières premières, les coûts de l’énergie (électricité, gaz, carburants), des charges salariales, des difficultés rencontrées lors du recrutement de personnel à rémunérer à un salaire décent sont les freins essentiels à l’activité économique du secteur.
Les GMS n’ont ni politique sociale, ni salariale, mais un seul but à poursuivre : « Occuper les créneaux en permanence pour conforter leur enseigne et assurer leurs propres marges… » Le salarié n’est, en général, qu’un pion qui doit se contenter du seuil de son salaire, de son type de contrat de travail, qui doit se convertir aux horaires imposés, et qui doit avoir le doigt sur la couture pour accepter les désidératas d’un petit chef !
Le commerce de centre-ville, on s’en balance ! Moins de problèmes de circulation, moins de problèmes de stationnement… Et puis, les volumes de chiffres d’affaires réalisés font la pelote pour le gouvernement en matière de TVA (le seul impôt auquel tout le monde participe !) Il n’y a pratiquement pas de guerre ouverte avec les gouvernants… Ils se bouffent entre-eux et se battent avec l’industrie agro-alimentaire pour la préservation de leur marge !
Et puis, les pépés et mémés se feront au système… Quand il n’y aura plus que celui-là !
Je dois vous avouer que l’apathie des concitoyens me consterne !
Je n’avais rien à gagner en osant créer une pétition pour aider et conforter la boulangère de « l’épi d’or » et ses salarié(e)s face au défi du maintien d’un commerce de proximité à LIZY. Je ne pensais pas que les lizéennes et lizéens bouderaient cette manière de montrer sa colère en brillant par leur absence ! Les trop rares signatures obtenues (25… un exploit ) sont celles de personnes n’habitant pas Lizy mais connaissant la boulangerie ! Un comble !
Bien évidemment que je peux le comprendre car lorsque l’on s’engage à signer une pétition, il y a un nom et une signature (les vôtres) ! Il est tellement plus facile de rester dans l’anonymat et de dire après coup : « mais je vous ai soutenu dans votre démarche » ! Si tel était le cas d’une fermeture définitive durant l’été, combien de résistant(e)s de la dernière heure se manifesteront pour dénoncer le fait avéré ? Des dizaines… Comme en 45 !
Le repli sur soi, la boulimie prégnante sont le contrecoup d’un système politique qui ne trouve plus grâce auprès d’une vaste catégorie de citoyens : « on nous ignore ».
On a enterré les « gilets jaunes » (j’ai soutenu ceux-ci lors des premiers instants avant que des gugusses viennent se réclamer « chef de file » et semer la discorde !) aujourd’hui mais quand ce mouvement revendicatif populaire (non violent) reviendra au-devant de la scène avec un(e) leader charismatique, avec des perspectives à discuter, l’ignorance ne pourra être feinte par les gouvernants !
Le syndicalisme perd de sa puissance (trop partisan, trop catégoriel pour certains…) et se sont dorénavant les « collectifs » qui ramassent les billes, qui prennent la parole, les initiatives en matière de revendication.
J’ai cette détermination à contribuer au maintien d’un commerce artisanal de proximité et continuerai à défendre, avec mes faibles moyens, celles et ceux qui ont le courage de vouloir vivre (et ne pas survivre…)
Comment peut-on maintenir un système éducatif de l’artisanat commercial quand on offre à la vue des « aspirants » des perspectives aussi réjouissantes ?
Il faut être un piètre conseiller éducatif pour oser envoyer ces gens vers des filières vouées à la mort !
Hélàs, il y en a !