J’ai mis du temps à réagir aux décryptages politico politiciens pour me prononcer mais mieux vaut tard que jamais !
Il est vrai que je n’ai pas suivi – en direct – la nième allocution du Président.
Les cafouillages ont été si nombreux que je me suis maintenu éloigné des contenus !
Alors je me suis réfugié chez un Maître à penser : Raymond DEVOS. Des sketchs, il en a écrit des centaines ! J’ai toujours apprécié sa finesse d’esprit, sa facilité à user de notre langue et de ses subtilités. Humoriste… mais d’esprit !
Permettez-moi d’abord de vous faire redécouvrir (ou découvrir tout simplement) un petit chef d’œuvre que bien des politiciens devraient lire avant de s’exprimer : « Parler pour ne rien dire »
« Mesdames et messieurs ... je vous signale tout de suite que je vais parler pour ne rien dire.
Oh ! je sais ! Vous pensez : S'il n'a rien à dire ... il ferait mieux de se taire !
Evidemment ! Mais c’est trop facile ! ... C’est trop facile !
Vous voudriez que je fasse comme tous ceux qui n´ont rien à dire et qui le gardent pour eux ?
Eh bien, non ! Mesdames et messieurs, moi, lorsque je n´ai rien à dire, je veux qu´on le sache !
Je veux en faire profiter les autres !
Et si, vous-mêmes, mesdames et messieurs, vous n´avez rien à dire, eh bien, on en parle, on en discute !
Je ne suis pas ennemi du colloque.
Mais, me direz-vous, si on en parle pour ne rien dire, de quoi allons-nous parler ?
Eh bien, de rien ! De rien !
Car rien ... ce n´est pas rien
La preuve c´est qu´on peut le soustraire.
Exemple : Rien moins rien = moins que rien !
Si l´on peut trouver moins que rien c´est que rien vaut déjà quelque chose !
On peut acheter quelque chose avec rien !
En le multipliant
Un fois rien ... c´est rien
Deux fois rien ... ce n´est pas beaucoup !
Mais trois fois rien ! ... Pour trois fois rien, on peut déjà acheter quelque chose ... et pour pas cher !
Maintenant, si vous multipliez trois fois rien par trois fois rien :
Rien multiplié par rien = rien.
Trois multiplié par trois = neuf.
Cela fait rien de neuf ! Oui ... Ce n´est pas la peine d´en parler !
Bon ! Parlons d´autres choses !
Parlons de la situation, tenez ! Sans préciser laquelle !
Si vous le permettez, je vais faire brièvement l´historique de la situation, quelle qu´elle soit!
Il y a quelques mois, souvenez-vous la situation pour n´être pas pire que celle d´aujourd´hui n´en était pas meilleure non plus !
Déjà, nous allions vers la catastrophe et nous le savions ...
Nous en étions conscients !
Car il ne faudrait pas croire que les responsables d´hier étaient plus ignorants de la situation que ne le sont ceux d´aujourd´hui !
Oui ! La catastrophe, nous le pensions, était pour demain !
C´est-à-dire qu´en fait elle devait être pour aujourd´hui !
Si mes calculs sont justes !
Or, que voyons-nous aujourd´hui ?
Qu´elle est toujours pour demain !
Alors, je vous pose la question, mesdames et messieurs :
Est-ce en remettant toujours au lendemain la catastrophe que nous pourrions faire le jour même que nos l´éviterons ?
C’était en 1985 ! Quelle vision à terme… échu !
Et pour fignoler la chose :
« A tort ou à raison – 1979 »
On ne sait jamais qui a raison ou qui a tort. C’est difficile de juger !
Moi, j’ai longtemps donné raison à tout le monde.
Jusqu’au jour où je me suis aperçu que la plupart des gens à qui je donnais raison avaient tort ! Donc, j’avais raison ! Par conséquent, j’avais tort !
Tort de donner raison à des gens qui avaient le tort de croire qu’ils avaient raison.
C’est-à-dire que moi qui n’avais pas tort, je n’avais aucune raison de ne pas donner tort à des gens qui prétendaient avoir raison, alors qu’ils avaient tort !
J’ai raison, non ? Puisqu’ils avaient tort ! Et sans raison, encore !
Là, j’insiste, parce que… Moi aussi, il arrive que j’aie tort !
Mais quand j’ai tort, j’ai mes raisons que je ne donne pas.
Ce serait reconnaitre mes torts !
J’ai raison, non ?
Remarquez… Il m’arrive aussi de donner raison à des gens qui ont raison !
Mais là encore, c’est un tort.
C’est comme si je donnais tort à des gens qui ont tort.
Il n’y a pas de raison…
En résumé, je crois qu’on a toujours tort d’essayer d’avoir raison devant des gens qui ont toutes les bonnes raisons de croire qu’ils n’ont pas tort !
C’est cette forme de dérision qui m’enthousiasme ! C’est l’humour – sans méchanceté - que j’apprécie tout comme, dans un registre différent, les répliques d’un Michel AUDIARD.
Sans entrer dans des polémiques à n’en plus finir, sans chercher à désigner un coupable, on se doit de penser afin de réfléchir et agir. Nous ne sommes ni des veaux, ni des moutons ! Nous sommes responsables de nos actes et capables de les assumer pleinement.
On gère SON QUOTIDIEN et pour le reste… ON VERRA !
J’ai passé l’âge de croire à n’importe qui, à n’importe quoi… Un cap, une orientation : OUI, Une date de réalisation – fut-elle simple illustration politicienne – pourrait se transformer en « mensonge » ! Le principe de prudence pour le vaccin… Pourquoi pas ! Pour la parole… à revoir !
Bonnes fêtes de Pâques par la pensée !