Et dire qu’il nous a fallu attendre 26 ans pour voir se mettre en place une « révolution dite intellectuelle » qui devrait nous inciter à mieux écrire ! En effet, il y a 26 ans que le Conseil Supérieur – s’il vous plait ! – de la langue française avait mis en gestation cette ineptie validée par 40 « Immortels ». Désolé d’être si cru mais ils n’auraient jamais dû l’être !
Et vlan, cette foutaise fantaisiste entrera dans les manuels scolaires à la prochaine rentrée ! Le but recherché ? Simplifier au paroxysme l’art d’écrire et de conjuguer ce qui était notre fleuron national : le français avec ses complexités idiomatiques et grammaticales !
J’étais nul en orthographe quand je suis entré en classe de 6ème. Mais une prof merveilleuse m’a appris à maîtriser toutes les difficultés de notre langue. Je me souviens encore aujourd’hui de quelques moyens mnémotechniques : « Courir et mourir ne prennent qu’un « R » - on court plus vite avec un « R » qu’avec 2, et on ne meurt qu’une fois - ; Il m’en apparaît deux, j’en aperçois qu’un (la règle des « P » ; l’accent circonflexe de « cime » tombe dans l’abîme) … A vouloir réformer tout on débouche sur n’importe quoi !
Alors sachez que je resterai un « puriste », vieux con et surtout ne venez pas me signaler que je ne respecte pas les nouvelles « règles » !
Tout comme moi, vous avez été confronté à la célèbre dictée de MERIMEE.
De Prosper, il est passé à Périmé !
Voici les deux textes. Lequel est « l’original » ? Il y a 11 modifications à trouver !
Version 1 : « Pour parler sans ambiguïté, ce dîner à Sainte-Adresse, près du Havre, malgré les effluves embaumés de la mer, malgré les vins de très bons crus, les cuisseaux de veau et les cuissots de chevreuil prodigués par l’amphitryon, fut un vrai guêpier.
Quelles que soient, quelque exiguës qu’aient pu paraître, à côté de la somme due, les arrhes qu’étaient censées avoir données la douairière et le marguillier, Il était infâme d’en vouloir pour cela à ces fusiliers jumeaux et mal bâtis, et de leur infliger une raclée, alors qu’ils ne songeaient qu’à prendre des rafraîchissements avec leurs coreligionnaires.
Quoi qu’il en soit, c’est bien à tort que la douairière, par un contresens exorbitant, s’est laissée entraîner à prendre un râteau et qu’elle s'est crue obligée de frapper l’exigeant marguillier sur son omoplate vieillie.
Deux alvéoles furent brisés ; une dysenterie se déclara, suivie d’une phtisie et l’imbécillité du malheureux s’accrut.
- Par saint Martin ! quelle hémorragie ! - s’écria ce bélître.
À cet événement, saisissant son goupillon, ridicule excédent de bagage, il la poursuivit dans l’église tout entière. »
Version 2 : « Pour parler sans ambigüité, ce diner à Sainte-Adresse, près du Havre, malgré les effluves embaumés de la mer, malgré les vins de très bons crus, les cuisseaux de veau et les cuisseaux de chevreuil prodigués par l’amphitryon, fut un vrai guêpier.
Quelles que soient, quelque exigües qu’aient pu paraitre, à côté de la somme due, les arrhes qu’étaient censées avoir données la douairière et le marguiller, il était infâme d’en vouloir, pour cela, à ces fusiliers jumeaux et malbâtis, et de leur infliger une raclée, alors qu’ils ne songeaient qu’à prendre des rafraichissements avec leurs coreligionnaires.
Quoi qu’il en soit, c’est bien à tort que la douairière, par un contresens exorbitant, s’est laissé entrainer à prendre un râteau et qu’elle s’est crue obligée de frapper l’exigeant marguiller sur son omoplate vieillie.
Deux alvéoles furent brisés ; une dysenterie se déclara suivie d’une phtisie et l’imbécilité du malheureux s’accrut.
- Par saint Martin, quelle hémorragie ! - s’écria ce bélitre.
À cet évènement, saisissant son goupillon, ridicule excédent de bagage, il la poursuivit dans l’église tout entière. »
Au rythme où vont nos ministres de l’éducation nationale, il vaudrait mieux apprendre à écrire en fonétique, en « langage » SMS ou en tweet !
Allez donc, chère Ministre, chez votre farmacien pour vous faire délivrer une dose de ginkgo biloba ou de sauge ! Vous échapperez à la dégénérescence cognitive !