Il était facile de constater que dans notre commune rurale, chef-lieu de canton, l’abstention s’était fortement invitée lors de ce 1er tour de scrutin des élections régionales 2010. Mais, il était, certainement plus difficile d’en trouver les fondements.
Oui, je déplore que l’usage de l’abstention soit devenu un acte de refus politique marqué à l’égard de nos « responsables plus politiciens que
politiques ». Cette forme de contestation n’épargne, en fait, aucun parti politique. Il n’y a pas plus une abstention de droite que de gauche. Entre ces deux tours, chacun est allé, à sa
manière, repêcher les pêcheurs ! Et pourtant, il y a eu un message envoyé : « La politique politicienne, nous n’en voulons plus ! »
Nous, simples citoyens, nous voulons être écoutés, être entendus.
Il est à constater que dans certains types de scrutin, LIZY s’est fait particulièrement remarquer :
Elections Européennes 2009 : 75,7 %, Régionales 1er tour 2010 : 72,5 %. Il en fut différemment à d’autres (voir tableau joint en annexe).
Pour LIZY, qu’il ne faudrait pas dépeindre comme la commune la plus incivique de France, plusieurs causes peuvent être envisagées pour tenter d’expliquer ce phénomène ravageur :
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La perte d’une identité briarde :
Comme bien des villages, ce chef-lieu de canton a mué, a muté ! De la bourgade commerçante, où tout le monde se connaissait, se côtoyait, on est passé à la cité dite « dortoir ». Se développer, il fallait le faire mais en s’assurant qu’un bassin d’emploi pouvait occuper, à proximité, les nouveaux venus. Plus facile à dire qu'à faire. Les comportements de la population ont changé. L’excès de logement social – je répète l’excès – a eu pour principale conséquence de créer « l’isolement social ». Dois-je rappeler les chiffres de l’élection municipale de 2008 (Abstention 46 %) qui marquait déjà le « manque d’engouement » à la vie locale ! (Liste de Monsieur le Maire, 33 % des exprimés, 17 % des inscrits...) La mixité sociale, malgré le rôle prépondérant joué par les associations locales, a bien des difficultés à trouver son essor et son épanouissement. Le brie a du caractère, le briard également !
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Un manque de communication ou une communication inadaptée :
L’affichage « sauvage » a disparu – fort heureusement pour l’écologie – mais ce trait d’incivisme marquait le terrain. Il n’était pas rare de se retrouver au bistrot, entre colleurs de nuit et de chapelles différentes, après l’expédition nocturne, pour discuter de nos oppositions sans pour autant chercher à nous convaincre. Le respect était souvent de mise. Oui, le leadership s’acquiert sur le terrain.
Les réunions d’information ne se sont tenues que dans les villes à audimat immédiat. La méthode « Tupperware » a fait ses preuves… Je ne fais pas de publicité ! Il était possible d’organiser sur place des réunions d’information sur l’enjeu des régionales menées par des gens du terrain sans pour autant avoir un titre ou un mandat électif. Expliquer, sans démagogie, le rôle de la Région dans notre quotidien. Il n’était pas nécessaire d’envoyer un « émissaire de la ville » pour expliquer une démarche, un programme et organiser un vrai débat de fond dans une commune rurale. Oui, le leadership s’acquiert par le travail d’hommes de terrain.
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La manière de faire :
Les thèmes récurrents qui donnent lieu à des batailles de chiffres, les « oppositions » - naturelles et normales – des bilans des uns et des perspectives des autres, les « brouilles et querelles intestines » des chefs, sous-chefs, petits-chefs… Tout ceci engendre le DESINTERET à la chose… La culture du « MOI-JE » a trop remplacé le ON. Alors, je vous regarde et reste à la récréation !
- Et puis, il y en aurait bien d’autres réflexions à analyser. Les « brèves » de comptoir sont souvent éloquentes : « Gauche, droite, même combat de mentor menteur » - « La ruralité, ce n’est pas votre tasse de thé » - « Des guignols qui ne se remettent jamais en question » - « Vous ne comprenez rien à nos problèmes car vous ne le vivez pas au quotidien » - « Vous vous foutez de nous… Nous on se fout de vous » et pour combler le tout : « L’action du Chef de l’Etat… »… à toutes les sauces ! J’en passe !
Rien n’est rationnel aujourd’hui.
Les interprétations peuvent être multiples (selon celle ou celui que l’on représente) sur l’abstention. Ce n’est pas la première fois, et je ne pense pas que ce soit la dernière, que la
« vox populi » prendra bien la « classe politique » à contre-pied ! Si la politique veut retrouver sa crédibilité, ses lettres de noblesse, ses principaux acteurs
doivent changer de casting ! Ce sera très difficile ! Mais caressons l’ESPOIR.