C’était hier soir l’entrée en lice du "premier de la classe", premier ministre de la Macronie, dans le débat l'opposant à "OSS 117" sur A2. Quelque 3,6 millions de téléspectateurs étaient figés à leur écran !
Gabriel Attal, et Jordan Bardella, la tête de liste du Rassemblement national, ont échangé, pendant plus d’une heure, leur vision et leurs divisions sur l’arc Européen.
L’amorce du « beau gosse » s’est posée sur le constat de la France en s’en prenant dès le départ à la politique d’Emmanuel Macron : « Ce bilan, c’est celui de M. Attal, de M. Macron, de l’Europe de Macron, qui depuis maintenant sept ans rogne le pouvoir d’achat des Français avec l’augmentation des prix de l’énergie, impose la submersion migratoire, une vision punitive de l’écologie et la concurrence déloyale » ! Le décor est planté !
Le maître de conférences, face à son « élève » a noirci, volontairement, les enjeux de ces élections en les qualifiant des plus importantes de notre histoire, en laissant planer le retour de la guerre en Europe, en mettant en exergue le dérèglement climatique.
Et puis ce fut le tour de sujets récurrents, l’immigration, la transition énergétique.
Pour le novice du parlement où il a été élu en 2019, Jordan Bardella évoque l’Europe comme « l’homme malade des économies développées » et qui fait courir « un risque d’effacement de la France tant sur la scène européenne qu’internationale ». Il souhaiterait en changer les règles et son fonctionnement.
Le professeur Attal balance son scud en accusant OSS 117 de détester l’Europe et ainsi vouloir la quitter ! Pour ce qui est du « libre-échange » actuel, Jordan Bardella préfèrerait moduler l’expression « passer du libre-échange » en « juste échange » !
Dernier point et pas le moindre : le dérèglement climatique, la pollution, la fin des énergies fossiles ! Le « premier de la classe » quitte – momentanément – son habit de premier ministre, chef du gouvernement, pour enfin parler de la liste de Valérie HAYER, la tête de liste de la Macronie qui propose un « plan massif d’investissement pour la transition énergétique de mille milliards d’€ en 2030, la voiture électrique, l’éolien et le photovoltaïque pour tous » !
Pour ma part, je dois reconnaître que le maître de conférences a su maitrisé OSS 117 qui m’est apparu un peu effacé face à l’outrecuidance, à la prétention, aux propos quelquefois irrévérencieux d’un premier ministre qui s’investissait, en « cher » - lapsus volontaire – et en os, dans la campagne européenne de la candidate Valérie HAYER qui se retrouvait en simple colistière tout comme le cas de Manon AUBRY où Rima HASSAM prend la vedette malgré sa 7ème place !
Qui est le « gagnant » ? Le « beau gosse » et le « premier de la classe » ont utilisé des rhétoriques bien différentes : OSS 117 est resté dans le calme quand le « barde de Valérie » jouait plus de l’attaque, de la pique.
Ce genre de confrontation ne se fait pas à « armes égales » :
L’un est premier ministre qui n’a pas à être le porte-paroles d’une liste et l’autre n’est qu’un des candidats à l’élection européenne !
Mais n’est-ce pas, à l’égard des autres candidats, une insulte à la démocratie ?