Un entrefilet dans le journal « La Marne » de la dernière édition a attiré mon attention. En voici l’extrait :
« LA MARNE – Congis sur Thérouanne Circulation. Suite à la demande d’intervention de la mairie, des travaux de mise en sécurité du talus de la route départementale 121, entre Congis et Varreddes, appartenant au domaine public fluvial de la Ville de Paris, sont programmés dans la semaine du 27 au 31 mars. La mairie recommande la plus grande prudence aux automobilistes . »
Une question sécuritaire - et certainement davantage prioritaire - me vient à l’esprit concernant l’autre départementale D 405, axe très fréquenté, qui traverse le hameau du GUE à TRESMES où quelque 800 élèves sont présents pendant la période scolaire dans ce lycée renommé : Comment des élèves peuvent-ils rester sous les intempéries, braver les dangers de la circulation, en attendant leurs moyens de transport au bord de cette départementale fréquentée ? Qui sera responsable en cas d’accident ?
J’ai réouvert ce vieux dossier…
Ceci m’a remémoré ma période de pionnicat au GUE A TRESMES de 1964 à 1967. Je me demande, encore aujourd’hui, comment cet établissement a-t-il pu échapper à toutes les enquêtes de sécurité ? Le dortoir des premières années se trouvait près de la Thérouanne dans un préfa mal chauffé, mal ventilé… Celui des seconde et troisième années se trouvait en bordure de la départementale (bâtiment toujours visible !).
Les planchers abritaient les moutons, les nids de poussières en tout genre ! Réellement insalubres étaient les locaux mais CHUT… C’était l’époque où la clope était reine ! Imaginez la cata si un mégot mal éteint pénétrait dans les rainures des vieux parquets… La chasse aux clopeurs nocturnes était ouverte ! J’en avais fait un « sport » de prévention mais aussi de sanctions ! Certains encore doivent m’en vouloir ! Heureusement, je n’ai pas eu à vivre un tel drame ! Je n’ai pas oublié que le prof d’EPS, à l’époque, était monsieur le maire de Congis, Monsieur Marcel PINAULT.
Et pendant pratiquement 30 ans, l’épée de Damoclès pendait sur les pensionnaires du GUE sans que personne ne daigne bouger un cil !
Il a fallu, en 1998, que le maire de l’époque, monsieur ELU Francis, prenne un « arrêté de fermeture du lycée » pour demander et obtenir la mise en conformité de la sécurité de l’établissement (11 bâtiments sur 12 étaient HORS NORMES). Parents d’élèves et corps professoral s’associaient à cette démarche qui, pour les autorités, relevait d’un diktat.
La sécurité des personnes est pourtant de la responsabilité du Maire !
Tout le monde était sur le pont à franchir la Thérouanne tels Jean-Paul HUCHON (Président Région IDF), Jacques LARCHE (Président du Conseil Général 77), tel Monsieur Marc-André GANIBENQ, Sous-Préfet de MEAUX ainsi que les services concernés.
Convocations, réunions, se succédèrent pour trouver une issue à ce conflit.
Peu avant la reprise des activités après les vacances de février, monsieur le Maire obtint ce dont il espérait : les devis de remise en conformité, leurs financements et les dates de mise en œuvre probable.
La menace d’une fermeture s’éloignait !
Il a fallu en arriver à l’épreuve de force pour qu’enfin, ce lycée reçoive des élèves dans des conditions de sécurité dites normales !
Le principal pour l’immédiat étant le maintien du lycée des métiers d’art dans le chef-lieu de canton de l’époque.
Il y avait d’autres points à régler en matière de sécurité tel l’aménagement de la desserte routière du lycée mais ni la région, ni le département, ont accepté la création d’un rond-point !
Seuls deux aires de stationnement pour les cars ont été agencées. Nous sommes en 1998 !
Elles le sont encore aujourd’hui !
Et depuis… Le lycée du Gué à Tresmes a grandi ! Il est devenu un lycée polyvalent technologique et professionnel (métiers des Arts et de l’hôtellerie restauration).
Il a fait l’objet d’une première phase importante de restructuration terminée en 2009. Le réseau de défense incendie a été terminé en 2010. L’adaptation des cuisines pédagogiques des bâtiments N et O s’est terminée en 2014.
En 2020, une dernière phase concernant la sécurisation des toitures a été engagée.
Ce lycée est devenu un modèle et dire qu’il a failli disparaitre !
Je n’ai pas connaissance du montant des sommes investies pour le maintien et le développement du site devenu le lycée phare des Arts et de l’hostellerie du Nord seine et marnais mais ce sont des millions d’euros !
Cependant, je reste convaincu qu’il y a encore, aujourd’hui, bien des travaux à mener.
Il m’en vient au moins UN : La protection des élèves à la sortie de l’établissement AVANT d’emprunter un moyen de transport collectif. Si l’idée tant défendue en 1998 d’un giratoire avait été rejetée par l’ensemble des acteurs, il semblerait qu’une révision des normes dites de sécurité des personnes (incluant un minimum de « confort » en attente de cars) devrait être opéré car depuis 1998, la donne à changer !
En novembre 2016, un rapport émis par la commission permanente du Conseil Régional IDF laissait entendre que le maitre d’ouvrage, en l’occurrence la Communauté de communes du Pays de l’Ourcq, se devait d’être le pilote de la future gare routière du Gué. A priori, les échanges de terrains entre les parties prenantes avaient été acceptés…
7 ans plus tard, où en est-on ?
Des véhicules traversent cette zone sans le moindre respect de la limitation de vitesse, les signalétiques par panneaux lumineux d’une zone de danger piéton ne fonctionnent pas ou sont absentes ! L’entretien des passages piétons est à rafraichir !
La collectivité finance bien des abris bus qui ne servent à rien ou si peu !
Ils/elles sont combien à attendre un bus dans des conditions délicates ?
A-t-on le droit de laisser ces élèves face aux intempéries ? Face au risque d’être fauché par une perte de contrôle d’un véhicule ?
La réponse ? Vous la connaissez aussi bien que moi !
Mais qui reprendra le flambeau depuis éteint ?
A quand une table ronde pour enfin créer cette structure ?
A mon humble avis… Il y a des priorités à traiter dans la notion sécuritaire des personnes !
Nul n’est prophète en son pays et encore moins dans sa commune !