Eh oui, le sujet décapant de l’épandage de pesticides a contraint les « grosses têtes » des ministères concernés (agriculture – santé – écologie) à raisonner arithmétiquement ! La raison est maigre : 5 ! C’est peu mais les écolos poussent le calcul jusqu’à 150 ! Avec une si faible raison (5), il y a du chemin à faire !
D’aucuns diront que le sujet est épineux ! Si tel est le cas, il faut le traiter… Les épines piquent ! Voici une illustration extraite du journal « La République de Seine et Marne ». C’est un article de Vanessa RELOUZAT :
« Il a toujours vécu dans la maison de son grand-père, à dix mètres d’un champ, dans le hameau de Noisement, à Savigny-le-Temple. Une vie tranquille où fleurissaient encore les coquelicots dont les pétales chatoyants s’offraient à la vue des riverains depuis l’encadrement de leurs fenêtres. Enfin, ça, c’était avant. L’époque où les betteraves étaient désherbées à la main.
Un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître, comme dirait la chanson.
Alors, aujourd’hui, Henri*, le nez dans les cartons de déménagement, déchante. Ce dernier a quitté Sénart dimanche 8 septembre. Direction les environs de Montpellier.
Pas pour le plaisir, plutôt par nécessité. En effet, depuis deux ans, son épouse, a développé des problèmes respiratoires. « Ma femme va régulièrement en cure mais rien n’y fait, elle multiplie les crises d’asthme et est sans arrêt essoufflée, raconte-t-il. Personnellement, c’est ma voix qui devient de plus en plus rauque. »
Des problèmes de santé que le retraité attribue à l’utilisation de pesticides…
« Quand l’agriculteur traitait, on était obligé de fermer les fenêtres tellement l’odeur nous prenait à la gorge », raconte Henri*.
Et d’ajouter : « Devant chez nous, les haies commençaient à devenir marron. Quand j’en ai amené à Jardiland, les vendeurs m’ont dit que la raison du dessèchement venait du fait que nous utilisions trop d’engrais. Or, je n’ai jamais utilisé d’engrais. Jamais. Et, quand je désherbais à mains nues, des cloques apparaissaient sur mes mains. »
La preuve, pour l’ex-Savignien, de la présence nocive de pesticides dans le champ voisin.
Alors, Henri* salue l’initiative de la maire. Marie-Line Pichery (PS) vient, en effet, de signer un arrêté anti-pesticides, à l’instar du maire de Langouët, près de Rennes mais critique la décision du gouvernement de réduire à 5 et 10 mètres minimum entre les maisons et les champs traites aux pesticides.
« Cent cinquante mètres, deux cents mètres, cinq ou dix, peu importe, c’est de la fumisterie ! Il faudrait arrêter ces cochonneries et que toutes les communes s’unissent. L’union fait la force », conclut-il.
Aujourd’hui, le couple est donc installé au grand air, au cœur des vignes. Une culture qui n’est pas contaminée. Henri s’est renseigné. « Avec l’étang à côté, une attention particulière est apportée. »
Récit de Vanessa RELOUZAT (@VanessaRelouzat)
*Nota : Le prénom a été modifié
Ceci n’est qu’un épisode parmi certainement tant d’autres. Ce n’est qu’une « illustration » d’un ressenti profond surtout chez les « ruraux ».
J’habite en milieu profondément rural (Nord Est Seine et Marne et voisin de l’Aisne). Je suis entouré de champs où alternent colza, blé, orge. Les traitements sont nombreux… Le réalisme n’est pas de créer des « no mans land » de 5, 10, 15… 150 m qui seront inopérants si l’agriculteur – devenu technicien agricole et non plus le p’tit bouseux d’hier – prend en compte les paramètres météo du jour (température, vitesse du vent, sens du vent) et les réglages « fins » de son épandeur (dernier cri souvent) !
Bien évidemment que je peste, que je ronchonne contre le « paysan » qui empeste mon environnement et me prive de ma terrasse ! Bien sûr que je maugrée quand « il » repend toutes ces boues issues de station d’épuration ! L’odeur pestilentielle vous prend à la gorge ! Impossible de rester dehors ! Infecte ! Et pour ce type d’épandage, rien n’a été prévu !
L’épandage « phyto-chimico-sanitaire » présente un risque mais le risque « zéro » n’existe pas !
Je pense qu’il faut trouver une solution pérenne par le dialogue accru entre l’agriculteur et les habitants dans son environnement immédiat !
Mais en quoi consiste l’épandage préventif ? L’épandage de pesticides consiste à appliquer de façon homogène des produits dits « phytopharmaceutiques » - mais quelquefois issus de la Chimie pure - sur les surfaces cultivées, par pulvérisation ou par poudrage, dans le but de les protéger contre des organismes nuisibles.
A l’heure actuelle, aucune distance minimum n’est fixée entre habitations et zones d’épandage de produits phytopharmaceutiques en France. Cela dit, cette technique ainsi que l’usage des pesticides sont aujourd’hui relativement encadrés par la loi française.
Il y a également le traitement pour le désherbage systématique entre deux cultures. L’utilisation de fongicides, herbicides et pesticides potentiellement cancérogènes, mutagènes et reprotoxiques posent des problèmes tant d’environnement que de santé.
A ce stade, il serait nécessaire de dire ce qui est interdit DANS L’ENSEMBLE de l’Union Européenne et l’appliquer à la lettre.
Le sujet est « sensible »… Il mérite réflexion et non un emportement pour satisfaire des « victimes collatérales » avant une échéance électorale !
Chevalier de la Table ronde, retrouvons-nous pour discuter de ce sujet qui pue !
Je pense qu’une raison mathématique de 5 se doit d’être remplacée par le « bon sens » ! Instaurer des bandes fleuries de 150 m de large… Ce sera agréable pour le photographe que je suis (gros tournesols, bleuets, coquelicots…) mais « désastreux » pour le petit agriculteur qui perdra une partie de son revenu. Chacun à un pas à faire ! C’est une certitude !
NOTA : Une consultation « en ligne » sur le sujet des distances minimales est ouverte sur les sites des ministères de la santé, de l’agriculture, de l’environnement.
Cette consultation est de type « GRAND DEBAT National » et ne durera que 3 semaines UNIQUEMENT !
Vous avez la parole… C’est à vous de jouer !