La tragédie de SIGNES nous laisse particulièrement perplexe ! Un Monsieur se fait renverser par un déposant illégal de matériaux dans un chemin creux… Ce Monsieur n’est pas n’importe qui… C’est le Maire, le représentant de l’autorité sur son territoire.
L’emportement médiatique joue son rôle dans la résonance des faits : « Un Maire meurt en voulant faire respecter la LOI… » Je déplore cet « accident » (au stade de l’enquête) et compatis pleinement à la peine de sa famille et de administrés.
Cependant, posons-nous les bonnes questions sans attendre une réponse politicienne ! Sans attendre la moindre récupération politique !
Mais la loi sanctionnant les dépôts illégaux existe depuis des lustres ! Elle est loin d’être appliquée et difficile à constater le flagrant délit !
Brune POIRSON (secrétaire d’Etat) va réunir fin août les professionnels du bâtiment pour mettre en place « au plus vite » des mesures contre les décharges sauvages. Le BTP serait-il la principale source du problème de ces décharges « sauvages » ? Pendant bien des années, j’ai fait partie de cette corporation, le BTP. Je n’ai jamais rencontré de « chantiers » où l’absence de bennes brillait ! Madame POIRSON, qui a œuvré pour Véolia… ex Vivendi environnement… n’ignore pas que d’autres agents exercent cette activité du Bâtiment dans un cadre plus restreint : l’ARTISANAT !
Ces décharges sauvages sont de « véritable fléau » pour les Collectivités. Et cela coûte cher, « 340 et 420 millions d’euros par an », à la charge des collectivités.
Dans le cas de SIGNES, l’entreprise qui employait ce jeune homme n’était-elle pas une entreprise artisanale ? Les chambres des METIERS (second pôle du BTP) se devraient de délivrer des autorisations d’ACCES aux déchetteries pour la décharge de gravats (pas d’hétérogènes…) et UNIQUEMENT de gravats en produisant au responsable du site de la déchetterie une attestation officielle de chantier (Nom du client, adresse, nom de l’entreprise qui a le marché, type de gravats, cubages autorisés gratuitement en volume et cubages payants par la suite.)
Nos Collectivités portent également une responsabilité en la matière. Les accès et heures d’ouverture sont TROP RESTRICTIFS pour que le monde de l’Artisanat vient y déposer, en toute légalité, ses déchets. Les prix des dépôts sont certainement trop élevés… car ce coût indirect n’est pas toujours pris en compte dans les « devis initiaux » ! Et puis, parlons franc : Combien de travaux sont réalisés au « black » ? Alors, obtenir une attestation émanant de la Chambre des Métiers relève de l’impossibilité !

NON, je n’excuse pas ces artisans peu scrupuleux mais n’oublions pas les « particuliers » qui profitent des amoncellements pour y déposer leurs ordures en tout genre !
Je prends pour exemple ma verte campagne seine et marnaise où bien des dépôts sauvages « fleurissent ». Combien de véhicules calcinés demeurent sur le lieu du « crime » ?
Combien de matelas tout pisseux pourrissent dans les chemins creux remblayés « accidentellement » par des gravats et autres matériaux ?
Dans les « lieux fréquentés » par ces pollueurs, pourquoi ne pas utiliser des caméras infra-rouge - qui équipent certaines brigades de l’Office des Forêts - pour traquer ces personnages ? La confiscation du véhicule, sa vente par les Domaines, l’amende à payer peuvent être le déclencheur d’un retour à une forme de civisme trop souvent abandonné !
Le flagrant délit est difficile à être constaté !

La « récupération »… apporte parfois le malheur ! La preuve accidentelle en a été donnée !
SIGNES restera dans les mémoires collectives car l’acte commis accidentellement – je le pense – aura été le signal (bien tardif !) d’une « reprise de conscience » sur la pratique trop courante des incivilités en tout genre.