Une panne de moteur a voulu que je fasse appel au 15 en début de matinée ! Mon épouse avait donné des signes de grande faiblesse au petit matin. Mieux valait prévenir pour guérir ! L’attente a été ponctuée de « ne raccrochez pas »… C’’est davantage réconfortant que d’écouter en boucle l’éternel message « Un correspondant va vous prendre en charge, ne quittez pas » et le tout sur fond musical (pour adoucir les mœurs !) Je n’ai pas mesuré le temps écoulé entre l’appel et la réponse car je suis conscient que le personnel fait de son mieux dans un milieu frappé par les restrictions budgétaires !
Après un dialogue constructif échangé entre mon épouse et un toubib, ce dernier a décidé de la prendre en charge à l’hôpital pour des examens complémentaires. Une société d’ambulances a été commise pour emmener la patiente aux « URGENCES ». Encore un temps d’attente qui semble long surtout quand on ne connait pas le type « d’accident de la vie subi » par la personne.
L’ambulance est enfin là. Les infirmiers procèdent aux exercices d’usage. Tension très haute ! Après un dialogue avec l’urgentiste, destination le GHEF ! C’est quoi le GHEF ? C’est le nom de l’ancien hôpital de MEAUX qui est devenu le Grand Hôpital de l’Est Francilien. Tout semblait être conforme à la démarche MAIS tout se gâte après !
Dès le sas des entrées en URGENCE franchi, vous perdez la trace de la personne hospitalisée ! Et c’est à cet instant précis que l’on vous abandonne alors que vous aspirez à avoir connaissance du degré de gravité frappant la personne ! Vous êtes entre 4 murs et vos pensées vagabondent entre espoir et désespoir, entre anxiété et sérénité ! Personne ne vient vous donner une bribe de nouvelles ! On ne viendra vous prévenir que si la personne admise est passée de l’autre côté de la barrière !
C’est à ce stade qu’est le grand problème des URGENCES au-delà du manque patent d’effectif et d’argent : La COMMUNICATION et l’INFORMATION ! Je suis bien conscient que je ne peux pas déranger toutes les deux minutes un membre de l’équipe ! Mais tout médecin qu’il est, l’urgentiste se devrait d’avoir à l’esprit l’angoisse ressentie par celles et ceux qui sont dans l’expectative, dans l’ignorance la plus totale ! "Ils se font de la bile" ! Vous les soignerez !
Sans tomber dans la caricature, quelles mesures éventuelles à proposer pour enlever ce sentiment profond d’abandon ?
Pourquoi pas un point à aborder dans le "Grand débat" au chapitre 4 - Organisation des services publics ?
1 - La plupart des personnes en stand-by dans la salle d’attente dispose d’un téléphone mobile. Pourquoi ne pas inscrire sur le bracelet de la personne hospitalisée en urgence un numéro de contact qui permettrait d’envoyer une information sur l’état de l’hospitalisé(e) par SMS ? En cas d’hospitalisation nécessaire, donner l’information du lieu où la personne sera transférée afin de lui apporter les éléments nécessaires à son maintien en milieu hospitalier.
2 – Disposer d’un tableau d’affichage dans la salle d’attente et y inscrire le nom de la personne hospitalisée avec un numéro spécifique à composer sur l’appareil situé près du tableau pour entrer en contact avec un responsable urgentiste qui donnera les premières informations et la marche à suivre éventuellement en cas de suite.
J’allais oublier le principal ! Je ne vais ni aux urgences pour un bobo soignable chez n’importe quel médecin, ni pour une douleur musculaire… Je pense qu’il faudrait « filtrer » l’accès à cette antenne en demandant aux infirmiers et/ou pompiers ambulanciers de se mettre en relation avec le centre du SAMU pour orienter la « victime » vers une autre structure d’accueil pour traiter les cas bénins.
Nota : Pour mon épouse, il ne s’agissait que d’un léger AVC (sans séquelles) à confirmer par un IRM ! Elle n’a pas été hospitalisée ! Merci…