Moi qui suis adepte de l’aviation, me voici confronté à la trouille, suite à cet acte isolé et démesuré qui a eu pour conséquence d’envoyer 149 personnes à la mort - plus la sienne ! Et cette hypothèse de « suicide collectif » marquera bien les esprits.
Dorénavant, dès la passerelle d’embarquement franchie, en passant devant le cockpit, je vais me sentir obligé d’interpeller le P.N.T (personnel navigant technique), bien assis à vérifier les dernières données du plan de vol, en lui demandant un certificat de bonne santé mentale ! La conduite, ils l’ont mais le mental ?
Pourquoi un tel acte ? Peut-être connaîtrons-nous le véritable visage de ce co-pilote.
Il est vrai que depuis le 11 septembre, l’accès au cockpit est très réglementé. La porte est blindée et seule, la personne encore présente à l’intérieur peut en ordonner son ouverture. Il faudra que les compagnies aériennes trouvent d’autres systèmes pour autoriser de l’extérieur un déblocage par le personnel autorisé. Ce sera très délicat et difficile à mettre en œuvre pour des raisons évidentes de sécurité.
Le fait est là et consommé : 149 innocents morts !
Comment le Commandant de bord pouvait-il appréhender un tel désarroi mental de son équipier ? Aucun moyen, il est pilote et non psychiatre ! Dans des temps guère éloignés, il existait des binômes qui avaient l’habitude de se retrouver pour un même parcours. Il a été dit que « l’habitude de voler ensemble » pouvait constituer une menace pour la sécurité : prise à la légère de certaines consignes de pré-vol, de gestes rituels qui peuvent avoir des conséquences sur le vol… Il est rare, en effet, que les équipages actuels de P.N.T soient constitués d’un binôme qui se connaît.
Pourquoi, sur des vols long-courriers, le P.N.T quittant son poste pour de multiples raisons est « remplacé » par un membre du P.N.C (Personnel navigant commercial) alors que sur les autres types de vol (court ou moyen-courrier) cette procédure n’est pas appliquée ? Bien sûr, la « désorganisation provisoire » du service cabine peut être avancée mais, d’une manière générale, le temps d’absence du P.N.T n’est que de quelques minutes. Il n’emmène ni les « mots-croisés », ni les fascicules des procédures à relire ! Ce n’est plus le cas, la « valise » a été remplacée par l’ordinateur !
Ma pensée ira à tous ces 149 innocents entraînés vers la mort par un acte démentiel.