OUI ou NON au TOUT nucléaire ? Est-ce la bonne question ?
Messieurs les Allemands… Retirez-vous les premiers, nous verrons après le futur hiver 2011 !
Je ne crois pas qu’il faille essayer de répondre à cette question – qui sera, sans aucun doute, l’un des « sujets » de polémique lors de la future élection présidentielle – de manière manichéenne, par OUI ou par NON. Bien des « bobos écolo » ont pris très vite le train des évènements dramatiques de FUKUSHIMA pour nous montrer la dangerosité du nucléaire. On se sert d’un fait divers tragique pour mobiliser notre « bonne conscience », notre « émotionnel », et forcer notre décision. NON, tout ceci ne se résume pas à cette simple alternative.
Je suis conscient - TOUT COMME VOUS - que le nucléaire engendre la notion de risque. Le risque, il est présent à chaque moment de votre vie ! Il faut le mesurer, le quantifier, l’analyser dans la plus grande sérénité et surtout avec un sens aigu de l’OBJECTIVITE., en dehors de tout esprit partisan ou mercantile !
Je ne suis pas un adepte incorrigible du TOUT NUCLEAIRE, mais je nuance mon point de vue en disant qu’il faudrait le COMPLETER, en parallèle, par l’utilisation d’énergies renouvelables. Nos « besoins » énergétiques sont couverts, aujourd’hui, à 74 % par l’utilisation de nos centrales nucléaires, par nos barrages hydroélectriques (12 %), par un peu d’éolien et de biomasse et peu d’énergies fossiles (Gaz en substance).
Je n’oublie pas que nos centrales sont vieillissantes. Sur 58 réacteurs, 12 sont arrêtés et certains en cours de démantèlement. On peut prolonger la durée de vie (en moyenne 30 ans) d’une unité mais à quel prix ! La question ? Faut-il redonner une seconde vie ou essayer d’aller vers une substitution ? Il serait intéressant qu’un spécialiste nous éclaire en mettant, noir sur blanc, les avantages et les inconvénients d’une telle démarche.
N’oublions pas de signaler, que depuis 2008, 9 réacteurs sont en cours de déconstruction : CHOOZ, BRENNILIS, CHINON (A1, A2, A3), ST LAURENT (A1, A2), BUGEY et CREYS-MALVILLE.
Un démantèlement de site ne peut se faire qu’en plusieurs étapes. Le cycle supposé serait d’environ 30 ans ! Je vous invite à lire l’article de Gérard BORVON au sujet du démantèlement de la centrale de BRENNILIS (Bretagne) à l’adresse http://seaus.free.fr/spip.php?article171
Je ne crois pas, non plus, qu’il faille toujours dire aux Français que notre électricité est la « moins chère » d’Europe. Un article paru dans « l’observateur du nucléaire » peut vous montrer le contraire (http://observ.nucleaire.free.fr/prix-elec-france.htm) ! Le simple fait de ne prendre en charge que le coût du kilowatt heure produit ne suffit pas. Il faut traiter le problème dans l’ensemble de la filière (coût du retraitement des combustibles irradiés, coût des fermetures programmées et du démantèlement…) Si vous voulez encore vous instruire, n’hésitez pas à lire le rapport de la Cour des Comptes à ce sujet en cliquant sur ce rapport de Janvier 2005.
Cette perspective évoquée par les « anti-nucléaire » de mettre fin, en quelques années (moins de 10 ans selon certains) à l’usage du tout nucléaire, me laisse quelque peu rêveur !
Alors, essayons d’être responsable et arrêtons de dramatiser sur une situation qui demande beaucoup de réflexion et un réel consensus. Quant à se prononcer par référendum sur cette question, je suis CONTRE.
Revenir, comme l’Allemagne aux énergies fossiles – en attendant le développement de l’éolien et du solaire – ne peut qu’inquiéter les consciences sur les rejets massifs de CO² !
La PLANETE, ce n’est pas la « planète miracle », elle attend davantage de concertation pour, qu’ensembles, les peuples trouvent des solutions à une meilleure gestion de nos ressources. Organisons un véritable débat, sans tabou, et non une foire d’empoigne !
Sommes-nous mûrs pour tenter cette expérience et prendre en charge notre destin ? A voir !
Tirez les premiers n’est peut être pas le meilleur des choix. Et surtout, ne pas se laisser emporter par des considérations partisanes, courtisanes à des fins électoralistes comme en Allemagne…
Bon vent… Bon courage !
Vous avez la parole. Votre point de vue m'intéresse.