20 ans après, c’était du Victor HUGO. 31 ans après, c’est du « moi » ! J’ai suivi cette soirée présidentielle, avec intérêt - mais sans la passion du militant qui avait 35 ans à l’époque -, et l’accession de Monsieur HOLLANDE à la responsabilité suprême.
Je me souviens tout particulièrement du drame psychologique que j’avais vécu lors de l’élection de François 1er, Monsieur MITTERRAND ! Bien que membre actif (très ou trop actif, diront d’aucuns) du R.P.R, je n’avais pas suivi les « consignes » du patron de l’époque, Monsieur J. CHIRAC ! Oui, j’avais désobéi, en toute conscience, au mot d’ordre qui était « tout sauf Giscard » ! Juste une parenthèse : « N’est-ce-pas JEF ! » Je me souviens encore de cette prise de parole de Jacques CHIRAC quant au second tour, il prononçait cette petite phrase : « Je ne puis que voter pour V.G.E » ! Madame M.F GARAUD (l’éminence grise, de l’époque qui était sortie du buisson) prônait, à titre personnel, le vote « blanc » ! Donc, François MITTERRAND fut élu en 1981 avec 51,76 % contre 48,24 % à V.G.E. Cette soirée de folie de mes adversaires de l’époque, je l’ai subi toute la nuit ! J’entends encore cette violence, cette hostilité, cette agressivité, à mon encontre et de ma famille. C’était il y a 31 ans ! Hier était un autre jour, une autre époque. Je vous rappellerai que la donne politique n’était pas la même en 1981. Au premier tour, les résultats étaient les suivants : PS (25,85 %) - PCF (15,36 %) - RPR (18,00 %) - UDF (28,32 %) - ECOLOGISTES (3,68 %). La Gauche pesait dans son ensemble quelque 45 % et la Droite 46 % ! Qui avait fait élire Monsieur MITTERRAND ? Et dans ce cas de figure, il n’y avait pas de parti d’extrême droite ! Alors de grâce, ne me parlez ni de « trahison », ni de vouloir réécrire l’histoire sous la forme du : « Nous aurions du faire... ou ne pas faire... »
Aujourd’hui, François HOLLANDE est élu avec 51,67 % des suffrages contre 48,33 % à Nicolas SARKOZY. Ce ne fut ni une vague rose, ni une vague bleue. C’est à peine mieux que François 1er. Je regrette que dans ces moments de liesse - que je comprends au demeurant -, le « perdant » soit vilipendé. Comme l’ont dit « ses alliés » du faire contre mauvaise fortune, bon cœur - et je trouve en cela un manque de réserve élémentaire - « On l’a viré » !
François HOLLANDE a mesuré la tâche immense qui l’attend et s’est bien gardé d’un triomphalisme exubérant. Il sait qu’après la fête du Peuple, c’est souvent la « gueule de bois » ! Je l’ai trouvé « normal » pour un président qui se veut ou voudrait « normal ». Je n’ai donc pas « pleuré » ! N’en déplaise à mes amis. J’ai grandi - dirai-je même vieilli - et j’ai appris la retenue dans mes « jugements » en accordant le droit de paroles à celles et ceux qui ne pensent pas comme moi. Oui, c’est l’audace sans pour autant marquer de l’agressivité ! Oui, c’est l’audace mais avec le respect ! Je les côtoie, je les écoute, je dialogue avec eux sans pour autant chercher à les convaincre du bien-fondé de ma démarche ou à me « vendre ». Le « terrain », ce n’est ni la « réunionite des convaincus déjà convaincus », ni « la cour des Miracles pour les bleus à convaincre». C’est le lieu privilégié de l’échange des pensées pour essayer de trouver, dans le dialogue et non l’imposture, celles qui sauront faire passer l’intérêt général avant le discours du parti pour l’ensemble des citoyens.
Je n’ai plus d’à priori partisan (et ne le regrette pas...), je ne suis nullement de son parti, mais je lui souhaite « bonne chance » pour mener notre pays vers un cap qui ne soit ni « Bonne Espérance », ni « Charybde et Scylla ».