L’autorité a recensé quelque 2034 rassemblements (pas un de plus, pas un de moins !) regroupant quelque 287.710 gueux des champs en cette journée du 17 novembre 2018. Que de progrès réalisés dans le dénombrement ! J’ai même vu des chiens avec un gilet jaune… J’ose espérer qu’ils n’ont pas fait l’impasse ! Un cleps, c’est 4 pattes !
Les gueux des champs, pour la circonstance, avaient revêtu leur redingote des grandes occasions : le jaune vif et fluo !
Malgré une vaste campagne de désinformation lancée par bien des médias à la solde du pouvoir, les « gueux », propos tenus par certains à leur égard, ont osé priver de leur bol d’air hebdomadaire ces joyeux citadins qui venaient retrouver leurs résidences « secondaires », sises dans NOS campagnes où l’odeur du fumier répandu dans les champs, où l’odeur des produits pesticides et autres hormones pour ladite santé et la croissance des cultures, où le chant matinal du coq résonne dès l’aube, où la cloche de l’église égrène les heures, semblent ne pas les gêner outre mesure !
Mais attention, dès que les gueux, les ruraux, filtrent les accès à LEUR campagne, ils font la gueule et ne comprennent pas le sens donné à cette jacquerie qui exprime un super ras-le-bol ! En général, le ras-le-bol, chez ces gens-là, on ne connaît pas !
En ville, ils n’ont pas à utiliser leur bagnole ! Pour aller chercher le petit croissant, la tranche de Poilâne pour madame … Une petite ballade à pieds est stimulante ! Pour aller bosser, point de voiture, car bus, métros, vélos sont à disposition !
Mais le sort du rural, dans son quotidien, ils l’oublient, ils s’en foutent !
Le côté « positif » est là quand le pécore, le péquenaud, le plouc, le cul-terreux, est « l’obligé » du citadin qui n’a cesse de l’encenser quand le voisinage s’y prête : « Ils sont super mes voisins de la campagne : Le bon lait, les bons œufs, les bons fromages et de temps à autre, la bonne bouteille sortie de la cave… » De la façade ! Du ripolin !
Quand le rural doit se lever tôt pour rejoindre la gare où le train ne sifflera pas deux fois car il est en panne ou a croisé un sanglier qui n’a pas respecté le feu du passage à niveau non gardé ! Quand le bus de substitution prévu, pas toujours à l’heure, vous promène dans la verte campagne que vous connaissez par cœur ! Quand avec votre diesel qui est votre signe de pauvreté vous devez subir les affres des « bouchons » que tous nos dirigeants des conseils régionaux n’ont jamais su supprimer malgré leurs « promesses » (manque de volonté politique ? Certainement !) ! Quand le citadin vous accuse d’être le pollueur de leur ville ! Quand les membres du gouvernement vous font la morale en vous pénalisant pour l’usage de votre bagnole ! Quand le ministre écolo rugit avec son pote aux finances en employant ces termes : « Nous transférons une partie de la fiscalité frappant le travail sur la pollution ! »
Comment peut-on dire ceci car, je le répète, pour le RURAL, dans 90 % des cas, l’usage de la voiture est UNE OBLIGATION, pour se rendre à son lieu de travail ! C’est son OUTIL de travail et vous le taxer ! Vous n’avez rien compris ! Les « grosses têtes », c’est chez Bouvard ! Nous voulons des « pragmatiques » pas des autistes !
Et pour les autres sources de pollution (oh combien nombreuses !) vous faites QUOI ? RIEN car les lobbyistes vous foutent la trouille ! Un simple petit citoyen, un pauvre gueux, un rural, un rat des champs, il gueule mais crache au bassinet ! C’est facile car le mouvement n’est que sporadique ! Pas de chef, pas de structure… Des paumés, en somme !
Eh bien, je souhaite qu’il n’en soit pas ainsi. Ne pas créer un parti (tous dans la merde), ne pas créer un syndicat (totalement inopérant), mais créer des groupes structurés de réflexion dans chaque canton pour afficher des revendications sérieuses, justes et équitables pour toutes et tous.
Un pas vient d’être franchi ! Ne nous affranchissons pas ! Organisons-nous !