Nous avons connu, sous la 5ème République, trois cohabitations : Deux sous la présidence de François MITTERRAND (1986 - 1988 avec J. CHIRAC puis 1993 - 1995 avec E. BALLADUR), une sous celle de Jacques CHIRAC (1997 - 2002 avec L. JOSPIN). Pour quels résultats, je me le demande encore si ce n’est qu’une gouvernance conflictuelle (sauf sous E. Balladur). Passer d’une relation de subordination à celle d’une coopération entre le Président de la République et un Premier Ministre relève de la gageure. Comme le disait Charles de GAULLE lors d‘une conférence de presse (31/01/1964) : « Certes on ne saurait accepter qu’une dyarchie existât au sommet de l’État. Mais justement, il n’en ait rien »...
En effet, ce « système de fonctionnement à deux têtes » d’un État limite la concentration des pouvoirs entre les mains d’une même entité politique où l’opposition voit son rôle et son devoir compter pour « du beurre » ! Est-ce encore concevable lorsque le pays est en crise profonde ? La question est posée.
A l’heure actuelle, et avant même le résultat des élections législatives, nous devons, quand même reconnaître que la quasi-totalité des pouvoirs de décision sont entre les mains d’un parti « arc en ciel » où la prépondérance du Parti Socialiste est manifeste : Le Sénat, les Régions, les Collectivités Territoriales et bien des municipalités de grande ville ! Ce n’est qu’un constat flagrant. Et au soir du 17 juin, faudra-t-il y ajouter l’Assemblée Nationale ?
Le « grand chelem » de la politique française est-il souhaitable ? Je ne vais pas esquiver ma réponse. Ce sera mon point de vue et il comptera pour du beurre, naturellement ! Mais, combien de députés deviendront des « ramasseurs » de balle alors que tous les coups seraient permis...
Je ne suis pas de ceux qui pensent que tout aurait été mieux SI...
Deux constats qui étaient le dénominateur commun des deux finalistes : Le poids de la dette est tel (nous « jouons » tous les jours à € millions et ceci nous coûte la modique somme de 500 millions € soit environ 5.800 € par seconde...) et la croissance ! Ce dénominateur commun est devenu dynamiteur commun ! Il n’y a ni à cultiver un dogme, ni à se voiler la face (merci à J.F COPE pour sa loi anti-burqa). La réalité est incontournable ! Retroussons nos manches sans effet de manche !
Naturellement que tout le monde est pour retrouver de la croissance mais laquelle et sous quelle forme ? La « généreuse » ou la croissance à crédit, c’est fini ! Il faut le dire tout haut, sans trémolo, sans sanglot dans la voix et tant pis pour les déçus des catalogues électoraux ! Alors que faire car sans croissance, point de salut pour résorber nos déficits ? « La croissance j’irai la chercher avec les dents »... Vous voulez porter un râtelier ! Mordre dans des parts de marché, c’est plus difficile que de croquer dans la pomme ou la poire !
Je ne souhaite - ceci n’engage que moi - ni une cohabitation qui aurait plus pour effet d’opposer que de rassembler en cette grande période d’incertitude sur le sort de l’Europe du Sud, ni de vague rose, verte, ou bleue qui serait le signe avant coureur d’un profond tsunami politique. Je souhaiterai trouver une Assemblée réellement NATIONALE dont les membres ne seraient ni les hautbois d’un camp retranché, ni les valets d’une instance politique. Je rêve !
Sachons qu’une cohabitation « délicate » engendrera une dissolution à court terme. N’y a-t-il pas autre chose à faire que de passer son temps dans l’isoloir ? Et pendant ce temps là, le compteur de la dette tournera !
Pour rassembler, il faudrait oublier (difficile à faire, facile à écrire...) le poids oppressant des partis, le dogme partisan, les « faux » écrits, les « fausses » promesses d’une campagne électorale. La lucidité impose des priorités, des choix rigoureux. C’est cela être PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE de toutes et tous ! Rien n’est mensonge en matière électorale mais simple habillage de vérité ! Renoncer n’est pas se renier ! C’est l’instant de vérité !
Et s’il y avait cohabitation, qui serait nommé Premier ministre rassembleur - car, il faudra rassembler et non pas diviser- ? Pourquoi pas celui qui fût le collaborateur du prédécesseur ! Pure fiction, pardonnez-moi !
Soyons démocrates et non démagogues.
Serions-nous les génies de l’ingouvernable ? Jamais contents, les français ! « Les français sont ingouvernables - Colbert »... « Comment voulez-vous gouverner un pays qui a 350 sortes de fromages - De GAULLE »...
Rien n’est parfait car tout est à parfaire.